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définitions

abri (n.m.)

1.structure qui assure la confidentialité et la protection contre le danger

2.action et fait de protéger, de défendre quelqu'un ou quelque chose. Aide, secours.

3.habitation rudimentaire ou toute installation visant à se protéger, à mettre à couvert de quelque chose.

abri

1.lieu qui protège des intempéries ou des dangers.

Le Littré (1880)

ABRI (s.m.)[a-bri]

1. Ce qui protége contre.... Abri contre la pluie. Sous un abri sûr. Le mauvais temps les força de chercher un abri. La côte offrait un abri au vaisseau. Cette rade est un abri. La montagne sert d'abri contre le vent du nord.

S'il est, aux bords déserts du torrent ignoré, Quelque rustique abri de verdure entouré.... (LAMART. Médit. XX.)

L'arbre sacré [de la liberté] sur ce concours immense Forme un abri de rameaux toujours verts (BÉRANG. Lafay.)

2. Fig. Ce qui préserve. Abri contre le malheur. L'accusé trouva un abri dans sa dignité.

Sous l'abri d'un grand nom sûr de l'impunité, à d'horribles excès leur orgueil s'est porté (C. DELAV. V, Sicil. II, 2)

3. À L'ABRI, loc. adv. Se tenir à l'abri dans sa maison.

Dans une rade où ils se trouvèrent à l'abri (FÉN. Tél. IX.)

Vous ne pouvez qu'aux dépens de sa tête Mettre à l'abri la vôtre (CORN. Mort de P. I, 1)

Il fallut se mettre à l'abri (LA FONT. Fiancée.)

4. À L'ABRI DE, loc. prépositive. En sûreté contre. Être à l'abri du froid. Afin que les défenseurs fussent à l'abri des balles. être à l'abri de l'injure. Personne n'est à l'abri du mal. A l'abri des railleries. Le port est à l'abri de tous les vents.

Rien ne met à l'abri de cet ordre fatal (RAC. Esth. I, 3)

Les montagnes mettent cette côte à l'abri des vents (FÉN. Tél. III)

J'essuyai les mépris qu'à l'abri du danger L'orgueilleux citoyen prodigue à l'étranger (VOLT. Orph. II, 6)

5. À L'ABRI DE, En sûreté sous. Mouiller à l'abri d'une terre. à l'abri d'une cabane, nous laissâmes passer l'orage. Il se mit à l'abri du fleuve. à l'abri de son déguisement, il parcourait les campagnes.

Ils ont des amis qu'ils vous mettront en tête, et, à l'abri de ces protecteurs, ils sont en état de repousser tous vos coups et de résister à tous vos efforts (BOURD. Pens. t. II, p. 264)

Et vous et vos enfants, vos amis, votre époux, A l'abri du sénat aurez un sort plus doux (MAIRET Mort d'Asd. IV, 4)

À l'abri de ce trône attendez mon retour (RAC. Esth. II, 8)

Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage Dont je couvre le voisinage (LA FONT. Fab. I, 22)

Un galant de qui tout le métier Est de courir le jour de quartier en quartier, Et d'aller à l'abri d'une perruque blonde De ses froides douceurs fatiguer tout le monde (BOILEAU Sat. IV)

6. Proverbe. L'homme sans abri est un oiseau sans nid.

HISTORIQUE

XIIe s.E quant vint tempeste et pluie, en cel encloistre [clos] pur [pour] abri aveir entrerent (Rois, 251)

XVIe s.A l'abri des coups (MONT. I, 25)Ceux que Dieu a mis à l'abry des necessités (MONT. IV, 97)

ÉTYMOLOGIE

Bourguign. averi, aibri ; wall. à l'abri, exposé : èse à l'abri del plaive, être exposé à la pluie ; bas-lat. abrica, abriga ; provenç. abric ; catal. abrig ; espagn. et port. abrigo ; du latin apricus, exposé au soleil. La concordance est complète pour la forme ; apricus ayant l'accent sur la seconde syllabe, l'accent est resté dans les langues romanes sur cette même syllabe ; ce qui est la règle de la dérivation. La signification seule fait difficulté. Mais les langues romanes ont pris se mettre à l'abri pour se mettre à couvert, parce que les choses exposées au soleil sont en quelque sorte à couvert du frold et du mauvais temps. D'ailleurs la signification d'exposé au grand air se trouve dans le wallon, comme on voit. Les langues germaniques ont aber, exposé au soleil, anc. haut allem. âpon, serein, qui paraissent avoir de la parenté avec le mot latin. Diez n'accepte pas cette étymologie, y objectant que l'italien n'a pas ce mot qu'il aurait s'il venait d'apricus, et que le sens ne peut pas passer de exposé au soleil, au sens de à couvert. En conséquence il propose l'allemand bergen, au présent birg, cacher, mettre en sûreté ; d'où, par une métathèse de l'r, et avec la préposition romane à, on a abric. Malgré ces objections, l'étymologie latine me paraît la plus vraisemblable.