définitions
abstinence (n.f.)
1.privation volontaire de certains aliments.
2.qualité de qqn qui s'abstient, par exemple de la consommation d'alcool
3.abstinence à d'alcool
abstinence
1.(Cismef)Renonciation partielle ou totale à certains aliments.
Le Littré (1880)
ABSTINENCE (s. f.)[ab-sti-nan-s']
1. Action de s'abstenir. L'abstinence du vin. L'abstinence des plaisirs. L'abstinence entière de la viande est une cause d'affaiblissement.
2. Absolument. Action de s'abstenir du manger et du boire. Il jeûne ou fait abstinence. Les temps et les jours consacrés à l'abstinence. La pratique de l'abstinence. Les rigueurs de l'abstinence. Le médecin lui a recommandé l'abstinence. Faire faire abstinence à un malade.
• Le seul chanoine Évrard d'abstinence incapable (BOILEAU Lutr. IV)
• Donnons à ce grand oeuvre une heure d'abstinence (BOILEAU ib.)
3. Au plur. Action de s'abstenir de certains aliments. Les abstinences et les jeûnes.
• Employant à la charité les restes de sa pauvreté et les fruits de ses abstinences (FLÉCH. Panég. II, 392)
• En observant les abstinences de la loi (MASS. Riche.)
4. Jours d'abstinence, chez les catholiques, jours où l'on doit s'abstenir de manger de la viande sans être obligé de jeûner.
HISTORIQUE
XIIe s.— [Il] saintefiad Ysaï et ses fiz, car il les fit estre en abstinence encontre le sacrefise (Rois, 58)
XIIIe s.— Que abstinence [il] doit avoir, Et, por verité le vous di, Qu'il doit juner au venredi (Fabl. Barbaz. I, 70)— Tu vas preeschant astenance. - Voire voir, mès j'emple ma panse De bons morciaus et de bons vins (la Rose, 11425)— Et bien voloit, par amis, alongier l'astenanche [attermoiement], toutes les fois qu'il en seroit requis (BEAUMANOIR LX, 3)
XIVe s.— Fut accordé que attenance [trêve] fut prise entre la comtesse d'Artois et Robert son fils (DU CANGE attenantia.)— Comme seroit concupiscence et mauvais desirs surmontés et vaincus par abstinence (ORESME Eth. 5)— Vivre sobrement aveque abstinence. Ne faire en rien abstinence de quelconques excès (ORESME Thèse de Meunier.)
XVe s.— Durant les treves ou abstinences et souffrances de guerre (DU CANGE abstinentia.)— Ainsi mourrai, regrettant mes amours, Comme un hermite, en faisant abstinence (BASS. 31)— Pour ce que les Anglois apperceurent quelques abstinences que le dit messire Bouciquaut faisoit, demanderent si c'estoit pour faire armes (Hist. de Bouciq. I, 14)
ÉTYMOLOGIE
Provenç. abstinensa, abstinencia, estenensa, espagn. abstinencia ; ital. astinenza ; de abstinentia, de abstinere (voy. ABSTENIR).