définitions
accourir (v. intr.)
1.venir en se dépêchant, en courant.
Le Littré (1880)
ACCOURIR (v. n.)[a-kou-rir]
J'accours, j'accourus, j'accourrai, accourant, accouru ; se conjugue comme courir. Courir vers. Il accourt à Paris. On accourait de toutes parts vers le lieu de l'incendie. On accourut lui annoncer l'heureuse nouvelle.
• J'accours, pour vous en faire un funeste rapport (CORN. Rod. V, 4)
• Mon père, à ma venue, accourt les bras ouverts (ROTROU Herc. m. IV, 2)
• Quand verrai-je de toutes parts Tes peuples en chantant accourir à tes fêtes ? (RAC. Esth. I, 2)
• A vos genoux bientôt s'il accourait se rendre ? (DUCIS Abuf. I, 3)
• Accourez, peuples ; venez contempler dans la première place du monde la rare et majestueuse beauté d'une vertu toujours constante (BOSSUET Marie-Thérèse.)
• Au premier bruit d'un mal si étrange on accourait à Saint-Cloud (BOSSUET Duch. d'Orl.)
• Phalante accourait au secours de son frère (FÉN. Tél. XVI)
• Quand on fit les funérailles du roi, pendant quarante jours les peuples les plus reculés y accoururent en foule (FÉN. ib. II)
• Vous m'êtes, en dormant, un peu triste apparu ; J'ai craint qu'il ne fût vrai ; je suis vite accouru. Ce maudit songe en est la cause (LA FONT. Fab. VIII, 11)
REMARQUE
Accourir se construit avec l'auxiliaire avoir et l'auxiliaire être. L'on se sert du premier quand on a particulièrement l'intention d'exprimer l'action d'accourir ; et du second, quand on a l'intention d'exprimer l'état d'une personne qui est accourue. Elles ont accouru en hâte nous porter secours ; elles sont accourues et ont contemplé ce triste spectacle.
HISTORIQUE
XIe s.— De son palais vers les autres [il] acurt (Ch. de Rol. 182)
XIIe s.— Li Sarazins acort à grant espois [hâte] (Ronc. p. 26)— Jo n'ai pas trait m'espée, ne jo ne li cur sure ; N'autrui ne baillerai la cruiz, qui k'i acure [quelque soit celui qui y accoure] (Th. le Mart. 36)
XIIIe s.— Lor gent les en relevent qui là sont accouru (Berte, 101)— S'ele est bele, tuit i aquerent, Tuit la porsivent, l'eneurent (la Rose, 8629)— Por Dieu et por sa mere ne nous decevons pas, Nous veons que la mort aqueurt plus que le pas (J. DE MEUNG Test. 162)
XVe s.— Et vinrent messagers accourans jusques à Paris (FROISS. II, 265)
XVIe s.— Tel defaut nous contraint d'accourir aux medecins en la necessité (O. DE SERRES 885)
ÉTYMOLOGIE
À et courir ; provenç. accorre ; espagn, acorrer ; ital. accorrere.