définitions
accoutumance (n.f.)
1.fait de s'adonner à une drogue au point d'en dépendre (Ex. l'addiction débute dès le commencement).
2.phénomène par lequel un organisme s'habitue, tolère de mieux en mieux une substance extérieure. Résultat d'un tel processus.
3.fait de s'habituer à, de se familiariser avec qqch.
Le Littré (1880)
ACCOUTUMANCE (s. f.)[a-kou-tu-man-s']
Action de s'accoutumer.
• La jeunesse change de goûts par l'ardeur du sang, et la vieillesse conserve les siens par l'accoutumance (LAROCHEF. Réfl. 109)
• C'est une marque de l'accoutumance au péché, que de pécher sans remords (BOSSUET Habit. 1)
• Lorsque J. C. a assuré que son joug était doux et léger, il nous a ordonné en même temps de le porter chaque jour : l'onction est attachée à l'accoutumance (MASS. Carême, Salut.)
• L'accoutumance ainsi nous rend tout familier (LA FONT. Fab. IV, 10)
REMARQUE
" Ce mot, dit Bouhours, qui commençait à vieillir du temps de Vaugelas, s'est rétabli peu à peu ; on le dit et on l'écrit tous les jours. " Cependant Marg. Buffet, Observ. p. 60, en 1668, remarque que c'est un méchant terme qui ne se dit plus. Aujourd'hui, il est de nouveau devenu peu usité ; mais il n'est pas perdu, et ce serait en effet dommage de le perdre.
HISTORIQUE
XIIIe s.— Il ne s'en pooit pas tenir Qu'il ne lui portast reverence Par la force d'accoustumance (la Rose, 6268)
XIVe s.— Les autres par malvese acoustumance, les autres pour la très grant malice et perversité de leur nature (ORESME Eth. 203)— Et est telle qualité acquise par estude ou par acoustumance (ORESME ib. 32)— Convient que l'ame de l'auditeur soit preparée par bones acoustumances à ce que elle se delette et esjoisse en bien (ORESME ib. 325)
XVe s.— Urbain VI voult retrancher aux cardinaux plusieurs choses de leur droit et outre leurs acoustumances (FROISS. II, II, 48)
XVIe s.— Elle gaigna cela par l'accoustumance qui.... (MONT. I, 105)
ÉTYMOLOGIE
Accoutumer ; picard, acoutumanche ; provenç. acosdumnansa ; ital. accostumanza.