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définitions

administrer (v. trans.)

1.gérer les affaires publiques ou privées.

2.faire prendre (un médicament).

3.conférer un sacrement.

4.(familier)donner (des coups) (à qqn).

administrer (v.)

1.prendre la responsabilité de.

Le Littré (1880)

ADMINISTRER (v. a.)[a-dmi-ni-stré]

1. Gérer les affaires publiques ou privées. Administrer une maison. Mal administrer sa fortune. Il avait administré le royaume.

Il est bon de veiller sur des enfants, sur des domestiques, sur toute une famille, d'en administrer les biens et d'en ménager les intérêts (BOURD. Pensées, t. I, p. 212)

Elle [l'opinion de Descartes] dit que les mouvements des animaux ne sont point administrés par les sensations (BOSSUET Connaiss. V, 13)

2. Administrer la justice, rendre la justice.

3. Administrer les sacrements, conférer les sacrements.

Administrer un malade, phrase elliptique pour : administrer à un malade les derniers sacrements, le viatique et l'extrême-onction.

Qui de nous voudrait, durant les rigueurs de l'hiver, être réveillé, au milieu de la nuit, pour aller administrer au loin le moribond expirant sur la paille (CHATEAUB. Génie, IV, III, 2)

4. Donner. Administrer un remède.

Populairement, administrer des férules, des coups de bâton.

5. En termes de pratique, administrer des preuves, des titres, les produire.

6. S'administrer, v. réfl. Le restant de son bien s'administra si mal, que bientôt il n'y eut plus rien.

HISTORIQUE

XIIIe s.Il est mestiers que cil qui sont en longes langeurs [maladies] aient qui aministrent lor besongnes (BEAUMANOIR 72)Le quint est qu'il ressuscita Et quarante jours habita En terre avec ses esleüz, Et pluseurs fois les visita Et reput et administra (J. DE MEUNG Tr. 785)Procurators est cil qui aministre autrui besoignes par le commandement à celi cui eles sont (TANCR. Li ordinaires, f° 16)

XIVe s.Dous penser et bonne esperance Li font avoir douce plaisance, Et li amenistrent matiere Dont il fait à plus lie chiere Que cils qui vit dolentement (MACHAULT p. 10)Il ouvrera [opérera] tous jours et fera très bien selon les circonstances et la qualité des choses que fortune lui administrera (ORESME Eth. 25)Il administra l'empire par conseils privez (BERCHEURE f. 24, recto.)

XVe s.Je fus douze semaines en son hostel, et très bien administré et delivre de toutes choses (FROISS. II, III, 18)Pour administrer vivres et pourveances (FROISS. I, I, 61)Et si tu y veux adjouster Chose estrange, ou administrer Soulphre, sel, huyle, n'aultres riens, Pour voir, ton faict ne vaudra riens (LA FONTAINE 994)La confortant et administrant, à leur leal pouvoir, de tout ce qu'elles sentoient que bon lui fust (L. XI Nouv. 21)

XVIe s.Administrer les sacrements (CALV. 259)Il est bon toutes fois, quand on est près d'une grosse force et de capitaines determinez, de redoubler son soin, et penser que le desir d'honneur leur administre des ailes (LANOUE 665)Il semble ou que vous n'estimez pas beaucoup vos magistrats [charges], ou que vous n'avez pas beaucoup d'hommes que vous jugiez dignes de les administrer (AMYOT Cat. 16)

ÉTYMOLOGIE

Provenç. administrar, aministrar, amenistrar ; espagn administrar ; ital. amministrare ; de administrare, de ad, à (voy. à), et ministrare, minister, ministre (voy. ce mot). Le d ne s'écrivait guère dans l'ancienne langue.