Le Littré (1880)
ADORÉ, ÉE (part. passé.)[a-do-ré, rée]
Les dieux adorés par les nations. Ce roi adoré de son peuple. Une femme adorée de son mari, et, absolument, une femme adorée.
• Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes, Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ; Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes Sur ses pieds adorés (LAMART. Médit. XIII)
• Si tu dois comme nous achever ta carrière, Sois mon appui, mon guide, et souffre qu'en tous lieux De tes pas adorés je baise la poussière (LAMART. ib. XVII)
• Monseigneur est adoré ; il est libéral (SÉV. 471)
• M. de Saint-Héran a été adoré à Fontainebleau (SÉV. 367)
• Du magister fille adorée, Par son bon coeur elle plaisait (BÉRANGER Jeanne la Rousse.)
REMARQUE
Adoré, avec les personnes pour complément, veut ordinairement de : Dieu veut être adoré des créatures ; mais, quand il s'agit des idoles, des faux dieux, on peut très bien mettre : Les faux dieux étaient adorés des Romains ou par les Romains. Quand adoré est dans le sens d'aimé, de est à peu près de rigueur : Ce général est adoré de ses soldats ; cet enfant est adoré de son père, etc. De s'emploie plus particulièrement quand il s'agit d'un sentiment, et par quand il s'agit d'un acte extérieur : Alexandre adoré par les Perses ; ce roi adoré de ses sujets.