définitions
agrément (n.m.)
1.qualité d'une personne, d'une chose qui fait qu'elle est agréable.
2.chose qui donne une supériorité, qui procure un profit.
3.plaisir résultant de conditions agréables (ex. personnel bien formé augmente l'agrément de nos logements ; il a découvert l'agrément de la lecture à un âge précoce.)
4.qualité de ce qui donne du plaisir ou de la jouissance "la vivacité et l'agrément des yeux sombres"
5.(vieux;Droit)approbation d'une autorité.
Le Littré (1880)
AGRÉMENT (s. m.)[a-gré-man]
1. Consentement, approbation. Donner son agrément pour une chose. Il ne saurait disposer de cette maison qu'avec mon agrément.
• J'ai présupposé qu'elle avait l'agrément de Madame (BOSSUET Lett. abb. 33)
• Depuis la perte d'Antoine, ce fut un agrément quasi général pour la conduite d'Auguste (ST-ÉVREM. II, 109)
2. Qualité de ce qui plaît. L'agrément des lieux. Les agréments de l'esprit et du langage. Ayant plus d'agréments que de sagesse. Homme qui ne manque pas d'agrément. Les agréments de la figure.
• Dieu avait préparé un charme innocent au roi d'Angleterre dans les agréments infinis de la reine son épouse (BOSSUET Reine d'Angleterre.)
• Leurs esprits se sont frappés d'un agrément égal ; ç'a été un coup double (SÉV. 357)
• Il ne se fait point dans sa chambre un concours de monde de tous les états et de tous les sexes pour le féliciter sur l'agrément et la politesse de son langage (LA BRUY. 15)
• Je ne sais si l'on pourra jamais mettre dans les lettres plus d'esprit, plus de tour, plus d'agrément et plus de style que l'on en voit dans celles de Balzac et de Voiture (LA BRUY. 1)
• Ce qui est de certain, c'est qu'avec tous ses agréments et tous ses charmes, le monde n'a rien de comparable à ces saintes délices et à ces joies secrètes que la religion nous fait goûter (BOURD. Pensées, t. I, p. 226)
• Pleine d'agrément et d'esprit (HAMILT. Gramm. 6)
• Sa compagne, ou je meure, a beaucoup d'agrément (CORN. le Ment. V, 4)
• La dame avait un peu plus d'agrément (LA FONT. Quipr.)
• Il avait de l'esprit et de l'agrément (LA BRUY. 12)
• Il avait vu ailleurs combien l'art des agréments aide à la nature à faire des personnes aimables (FONTENELLE Czar Pierre.)
• D'un agrément inépuisable dans la bonne fortune (HAMILT. Gramm. 5)
3. Plaisir, sujet de contentement. Les fables ont beaucoup d'agrément. Cette terre est une propriété d'agrément.
• La France, où les connaissances ont été portées aussi loin et les agréments de la vie plus loin que partout ailleurs (FONT. Czar Pierre.)
• Je ne savais pas qu'il eût eu tant d'agrément à Versailles (SÉV. 554)
• Une femme qui fait tout l'agrément de votre vie (SÉV. 144)
• Je l'ai reçu et je le lis avec agrément (BOSSUET Lett. 164)
• Louis XIV s'occupait à lire des livres d'agrément dans ce loisir (VOLT. S. de Louis XIV, 25)
4. Ornement que l'on met aux vêtements et aux meubles.
• Je fis cinq charges en tout : j'en fus quitte pour la croupière de mon courtaud coupée, et un agrément d'or de mon habit bleu déchiré (ST.-SIM. 12, 140)
5. Sons accessoires qui donnent au chant plus d'élégance et de grâce. Ce chanteur fait trop d'agréments.
Notes d'agrément, dans la musique écrite, notes plus petites qu'on est libre de faire ou de ne pas faire.
6. Arts d'agréments, arts comme la musique et la danse qu'on apprend pour son plaisir et le plaisir des autres.
7. Lavement. Usité au XVIIe siècle ; inusité aujourd'hui, l'on dit remède.
REMARQUE
Vaugelas dit : " Agrément s'écrit et se prononce agrément et non pas agréement avec deux e. " Plusieurs écrivaient et prononçaient ainsi dans le XVIIe siècle.
ÉTYMOLOGIE
Agréer 1 ; ital. agradimento.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
AGRÉMENT. Ajoutez :
8. Agrément de goutte, légère attaque de goutte.
• Il [M. de la Rochefoucauld] a un petit agrément de goutte à la main, qui l'empêche de vous écrire dans cette lettre (SÉV. 17 avr. 1671)
9. Au plur. Se disait, au XVIIIe siècle, de cérémonies, d'accessoires soit de danse, soit de musique, joints à certaines pièces de théâtre, mais qu'on supprimait quelquefois.
• Le Bourgeois gentilhomme, avec tous ses agréments (Annonce, dans Mercure de Fr. fév. 1728)