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définitions

aimer (v. trans.)

1.avoir du goût pour qqch.

2.aimer d'amour charnel (qqn) " Elle aime profondément son mari "

3.éprouver de l'affection, de l'amour pour qqn ou qqch.

4.avoir de l'affection pour "J'aime mes neveux"

5.prendre plaisir de qqch (ex. adorer, aimer la cuisine; aimer cuisiner).

6.avoir une grande affection (pour qqch).

Le Littré (1880)

AIMER (v. a.)[è-mé]

1. Avoir un sentiment d'affection, de tendresse pour. Aimer son père, ses enfants. Il aime sa patrie avec sincérité. Aimer Dieu.

Je me fis aimer de tous les bergers (FÉN. Tél. II)

Cet homme si fidèle aux particuliers, si redoutable à l'État, d'un caractère si haut qu'on ne pouvait ni l'estimer, ni le craindre, ni l'aimer, ni le haïr à demi.... (BOSSUET Le Tellier.)

Qu'un père vous ait aimé, je ne m'en étonne pas ; c'est un sentiment que la nature inspire ; mais qu'un père si éclairé.... (BOSSUET L. de Bourbon.)

Celui qui se persécute soi-même doit avoir un quelque chose qu'il aime plus que soi-même (BOSSUET Profession de la Vallière.)

Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime ; Plonge-toi dans son sein qu'elle t'ouvre toujours : Quand tout change pour toi, la nature est la même, Et le même soleil se lève sur tes jours (LAMART. Médit. I, 6)

C'est peu de croire en toi, bonté, beauté suprême ; Je te cherche partout, j'aspire à toi, je t'aime ! (LAMART. ib. I, 16)

2. Absolument.

Ô âme, vous connaissez et vous aimez ; c'est là ce que vous avez de plus essentiel, et c'est par là que vous ressemblez à votre auteur, qui n'est que connaissance et qu'amour (BOSSUET Profession de la Vallière.)

3. Éprouver la passion de l'amour. Il aime cette femme. Cette jeune fille a épousé l'homme qu'elle aimait.

4. Dans le même sens, absolument. Il aima longtemps sans espoir.

Et même en n'aimant plus il est doux d'être aimé (CORN. Pulch. IV, 2)

Il n'est plus temps d'aimer alors qu'il faut mourir (CORN. Héracl. I, 4)

Quoique Scythe et barbare, elle a pourtant aimé (RAC. Phèd. III, 1)

Qu'un autre vous réponde, ô sages de la terre ! Laissez-moi mon erreur : j'aime, il faut que j'espère (LAMART. Médit. I, 5)

Aimons donc, aimons donc ! De l'heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons ! L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ; Il coule et nous passons ! (LAMART. Médit. I, 13)

J'ai quelquefois aimé : je n'aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors.... (LA FONT. Fab. IX, 2)

Ah ! si mon coeur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ? Ai-je passé le temps d'aimer ? (LA FONT. ib.)

5. Aimer quelqu'un de, l'aimer à cause de. Je vous aime d'avoir ainsi pris sa défense.

Au moins sais-je bien que vous les devez aimer [les fleurs] de cela, qu'il n'y en a pas une qui n'accompagne sa beauté de quelque vertu (VOIT. Lettr. 73)

Je l'aimerai toute ma vie du courage qu'il a eu de vous aller trouver (SÉV. dans LAVEAUX)

6. Avoir du goût pour, se plaire à. Il aime les animaux. Il aime les tableaux. Il aime le théâtre, la musique, les chevaux. Il aime les fruits, le lait, les huîtres. J'aime la musique de ce compositeur. J'aime la manière de ce peintre. Cet homme est méchant, il aime les procès, les querelles.

Mais, dites-vous, comment estimerons-nous et comment aimerons-nous ce qui nous rabaisse dans l'opinion des hommes ? (BOURD. Exhort. t. I, p. 511)

Et que signifient ces expressions, si nouvelles peut-être pour vous, estimer les injures, aimer les injures, se réjouir dans les injures ? (BOURD. ib. p. 512)

Aime, aime cette mort qui fait notre bonheur (CORN. Hor. IV, 5)

Je n'aime mon bonheur que pour le mériter (CORN. Poly. II, 1)

Qui aime son péril, aime sa mort (BOSSUET Intég. 3)

Qui que tu sois, Byron, bon ou fatal génie, J'aime de tes concerts la sauvage harmonie, Comme j'aime le bruit de la foudre et des vents (LAMART. Médit. I, 2)

7. En parlant des choses. La violette aime l'ombre. Le saule aime l'humidité. La vertu aime les sacrifices. Le vice aime les ténèbres.

8. Aimer à, suivi d'un infinitif, avoir du plaisir à.

On aime à voir dans les disputes le combat des opinions ; mais de contempler la vérité trouvée, point du tout (PASC. Pensées, part. I, art. 3)

L'homme n'aime point à s'occuper de son néant et de sa bassesse (MASS. dans GIRAULTDUVIVIER)

J'aime à voir comme vous l'instruisez (RAC. Athal. II, 7)

J'aime à voir que du moins vous vous rendiez justice (RAC. Andr. IV, 5)

On n'aime point à voir ceux à qui l'on doit tant (CORN. Nicom. II, 1)

Puisqu'il aime à périr, je consens qu'il périsse (CORN. Poly. V, 3)

Tout favorise une jeune personne, jusqu'à l'opinion des hommes, qui aiment à lui accorder tous les avantages qui peuvent la rendre plus souhaitable (LA BRUY. 3)

Il y a des lieux que l'on admire ; il y en a d'autres qui touchent et où l'on aimerait à vivre (LA BRUY. 4)

Ah ! c'est là qu'entouré d'un rempart de verdure, D'un horizon borné qui suffit à mes yeux, J'aime à fixer mes pas, et, seul dans la nature, à n'entendre que l'onde, à ne voir que les cieux (LAMART. Médit. I, 6)

9. Aimer de, même sens.

Monseigneur aimait les peuples, et il aimait d'en être aimé (MASS. Dauph.)

Cette passion [l'amour] fait qu'on aime de s'unir à ces choses et de les avoir en sa puissance (BOSSUET Conn. I, 6)

Pourquoi pour la justice ai-je aimé de souffrir ? (LAMART. Socrate, 347)

Aimer d'être estimé pour soi-même (FLÉCH. Serm. I, 337)

Nous le conjurons [Dieu] de nous délivrer de la tentation, et nous aimons d'y succomber (MASS. Car. Prière.)

Une religion qui n'aimerait pas d'être approfondie et qui craindrait l'examen serait suspecte (MASS. Carême, Vérité relig.)

Elle aime la conversation et surtout de plaire au roi (SÉV. 414)

10. Aimer que, suivi du subj. Savoir gré, être content. J'aime qu'on soit sincère avec moi.

Aimez qu'on vous conseille et non pas qu'on vous loue (BOILEAU Art poét. I,)

11. Aimer mieux, préférer.

Quoiqu'à peine à mes maux je puisse résister, J'aime mieux les souffrir que de les mériter (CORN. Hor. I, 3)

Et si tu n'aimes mieux que l'un ou l'autre meure (CORN. Héracl. V, 5)

Et j'ai bien mieux aimé me voir aux mains d'un autre Que ne pas mériter un coeur comme le vôtre (MOL. Éc. des mar. III, 10)

Il y a telle femme qui aime mieux son argent que ses amis, et ses amants que son argent (LA BRUY. 3)

L'électeur de Cologne aimait mieux se promener que le séjour de nos villes de France (SAINT-SIMON 165, 179)

Il aimera mieux s'attirer le mépris que contrister l'objet de sa passion (MASS. J. Bapt.)

On aime mieux se rendre nécessaire à l'assemblée des méchants que d'être inutile au parti des gens de bien (MASS. Villeroy.)

Il ne faut pas confondre aimer mieux, qui signifie simplement préférer, avec aimer mieux pris absolument, qui peut signifier aimer davantage.

Ne fais point d'autre crime, et j'atteste les dieux Qu'au lieu de te haïr, je t'en aimerai mieux ; Oui, je te chérirai... (CORN. Hor. II, 6)

S'AIMER, v. réfl.

12. Aimer soi. Cet homme s'aime trop pour aimer les autres. Il s'aime beaucoup, l a beaucoup d'amour-propre, il est uniquement préoccupé de sa personne.

Dieu se connaît soi-même, il s'aime soi-même, et c'est là sa vie (BOSSUET Profession de la Vallière.)

13. S'aimer dans un lieu, s'y plaire.

Pourquoi me chasses-tu ? Pourquoi fuis-tu mes pas ? - Tu me plais loin de moi. - Je m'aime où tu n'es pas (MOL. Mélic. I, 1)

Il s'aime mieux dans un tronc d'arbre ou dans une grotte que dans un palais ou sur un trône (PASC. Prov. 9)

C'est là-dessus que roule le siècle ; on le sent, on s'en plaint et on s'y aime (MASS. Myst. Visit.)

14. En parlant des oiseaux et des plantes. Les pigeons s'aiment où il y a de l'eau. Les oliviers s'aiment dans les lieux sablonneux.

15. S'aimer l'un l'autre. Ils s'aiment comme frères.

Les hommes sont cause que les femmes ne s'aiment point (LA BRUY. 3)

Ceux qui s'aiment d'abord avec la plus violente passion, contribuent bientôt, chacun de leur part, à s'aimer moins, et ensuite à ne s'aimer plus (LA BRUY. 4)

PROVERBES

Qui bien aime bien châtie ; c'est une preuve d'amitié que de reprendre quelqu'un de ses défauts.

Qui m'aime me suive ; ceux qui nous aiment doivent prendre nos intérêts, se joindre à nous.

Qui m'aime aime mon chien ; quand on aime une personne, on aime ce qui lui appartient.

Aimer mieux deux oeufs qu'une prune ; préférer un grand avantage à un moindre.

REMARQUE

1. Des grammairiens ont prétendu que avec aimer suivi d'un infinitif, s'il s'agit non d'une action à faire, mais d'une impression reçue ou d'un état, on peut supprimer la préposition à, par exemple : Il aime entendre une bonne musique. L'usage est contre un pareil emploi. Tout ce qu'on peut accorder, c'est que la poésie use de cette licence, qui, n'ayant rien de contraire à la grammaire, ne serait qu'un archaïsme.

2. On remarquera que aimer mieux, suivi d'un infinitif, ne prend ni à, ni de : Saint Louis aimait mieux mourir que pécher.

3. Faut-il dire : Il aime mieux faire cela que de faire autre chose ; ou bien : il aime mieux faire cela que faire autre chose ? L'usage des auteurs montre qu'on peut à volonté mettre ou omettre ce de. La seule remarque à faire, c'est qu'il vaut mieux le mettre quand la première alternative est une longue proposition, et le supprimer quand elle est courte. On dira plutôt : J'aime mieux mourir que pécher, qu'on ne dirait : J'aime mieux mourir que de pécher.

4. Aimer mieux, présente quelquefois une construction difficile. Par exemple : J'aime mieux que vous alliez à Paris que que vous perdiez votre temps chez vous. Ces deux que sont lourds. Pour les éviter, on en a parfois supprimé un :J'aimerais mieux souffrir la peine la plus dure Qu'il eût reçu pour moi la moindre égratignure (MOL. Tart. III, 6)J'aimerais mieux mourir qu'un autre que moi vous eût mandé.... (SÉV. 29 avril 1687) Ce moyen est mauvais ; les deux que sont nécessaires. On a eu recours à non pas intercalé entre les deux verbes.J'aime bien mieux qu'elle aille le chercher que non pas qu'elle l'attende chez moi (DANCOURT Chevalier à la mode, V, 4)J'aurais mieux aimé qu'elles eussent été des lanternes que non pas qu'elles fussent des carrières (VOLT. Dict. phil. Monde) Cette tournure est bonne ; seulement elle a un peu vieilli : on pourrait la remettre en honneur ; car elle s'applique à tous les cas. En certaines circonstances, on substitue au second subjonctif un infinitif précédé de de : Il vaut mieux que vous soyez heureux que de briller à la cour. Enfin, et c'est aujourd'hui le procédé général de remédier à cette difficulté, on substitue au second que la conjonction si : J'aime mieux que vous alliez à Paris que si vous perdiez votre temps chez vous.Et songez qu'il vaut mieux encor qu'il en mésuse Que si de l'en frustrer il faut qu'on vous accuse (MOL. Tart. IV, 1)Il vaut mieux que l'innocent périsse que si toute la nation allait se révolter contre César (MASS. Petit carême, vendredi saint) Voy. JULLIEN, Gramm. p. 274.

5. Aimer de suivi d'un infinitif est devenu un archaïsme ; mais, soutenu par d'excellents auteurs et n'ayant rien d'incorrect, la poésie et le haut style ont toujours licence de s'en servir.

SYNONYME

1° AIMER, CHÉRIR. Aimer a un sens plus étendu que chérir. Quand il s'agit de la passion de l'amour, aimer dit tout ce qui peut être dit ; chérir n'ajouterait rien, et même affaiblirait le sens, car ici il serait moins précis. Maîtresse chérie n'exprime pas plus que maîtresse aimée ; et femme chérie est moins précis que femme aimée ; car dans femme aimée il s'agit de l'amour entre les deux sexes, et femme chérie peut s'appliquer à nos mères, à nos soeurs. Mais aimer ayant des acceptions étendues et comportant tous les degrés du sentiment qui nous incline vers son objet, chérir en marque le plus haut degré.

2° AIMER MIEUX, AIMER PLUS., Il y a un cas ou ces deux locutions se confondent : c'est quand aimer mieux répond à aimer bien ; alors aimer mieux est tout à fait synonyme de aimer plus. Je vous aimais bien déjà, mais depuis que vous vous êtes ainsi comporté, je vous aime mieux. Dans l'autre emploi, aimer mieux marque non pas une affection, un sentiment, mais seulement une préférence d'option ; quelquefois il arrive qu'on a à choisir entre deux maux. Au contraire, aimer plus marque non pas une option, mais une affection, une inclination, un sentiment, M. Guizot donne cet exemple-ci : Une âme honnête et juste aimerait mieux être déshonorée par les calomnies les plus atroces que de se déshonorer elle-même par la moindre des injustices, parce qu'elle aime plus la justice que son honneur même.

HISTORIQUE

Xe s.Ne ule cose non la pouret oncque pleier [que] La polle [jeune fille] non amast le deo menestier (Eulalie)

XIe s.Et dit au comte : Je ne vous aim neant (Ch. de Rol. XXII)Car autrement ne m'amerat-il mie (ib. XXXVI)Li douze pair, que Charles aimet tant (ib. XLI)

XIIe s.Ne vos am [aime] de neant (Ronc. p. 15)Je suis Rolant, qui tant vous a amé (ib. p. 91)Li cristien qui ne vous aiment mie (ib. p. 116)Mieux [j'] ameroie destruire ces irois (ib. p. 130)[les mauvais amants] Dont jà dame n'iert [ne sera] amée (Couci, I)Onques n'amai sans poor [peur] (ib.)Amer qui me tolt [enlève] la vie (ib. III)Ele voit bien et conoist et entent Qu'il n'en est plus qui si amt leaument (ib. V)Assez [j'] aim mieuz mourir en bon desir, Que vivre irez et m'amie haïr (ib. IX)S'onques amis eut joie pour amer [en raison de son amour].... (ib. X)Et tous les biens qu'on peut avoir d'amer, Aura mes cuers qui adès s'i atent (ib. XIII)Et vous, seigneur, qui par amour amez, Faites ainsi, se jouir en voulez (ib. XIV)Onques Tristans, cil qui but le breuvage, Plus loiaument n'ama sans repentir (ib. XIX)Ou cil qui aime du cuer à son povoir (ib. XX)Puisque chascun vous aime si sans prendre [rien obtenir].... (ib. XXIV)Et jà de sa prison [je] Ne quier issir se morz ou amez non (ib. IX)Si sui je riche et de moult haut parage, Qu'on m'ameroit à petit de biauté (QUESNES Romancero, p. 109)On n'aime pas dame pour parenté [sa famille], Ainz quant ele est bele, courtoise et sage (QUESNES ib. p. 110)Et cil qui plus les aimment sont plus en soupeçon (Sax. XXII)Et tous les Herupois que il moult aime et prise (ib. XXIII)Homs qui bien aime est trestoz enragiez (La prise d'Orenge, 366)

XIIIe s.Dame, ce a dit Berte, et je les amerai (Berte, VII)J'aim miex que elle meure (ib. XI)Elle amast assez mieux que elle eüst mentit [elle aimerait mieux avoir menti] (ib. LIII)Il l'amoient [Berte] de cuer comme bien enseignée (ib. LX)Jà est-ce la chose du monde Que le miex ains et plus desirre ; Qar m'i menez, biau tres doz sire (Ren. 10241)Se li cors en prison remeint, Gardés au mains qui li cuers m'aint (la Rose, 4024)Mès or veil [je veux], por ce que je t'ains, Estre de toi si bien certains (ib. 1979)Ele [l'envie] fondoit d'ire et ardoit, Quant aucuns qu'ele regardoit, Estoit ou preus, ou biaus, ou gens, Ou amés, ou loés des gens (ib. 290)Et de ceste vertu descendent deus autres, qui grant mestier poent avoir à maintenir son estat et à li avancier et fere amer de Diu et du siecle (BEAUMANOIR 21)Biau filz, fist il, je te prie que tu te faces amer au peuple de ton royaume (JOINV. 193)Or vous demande je, fistil, lequel vous ameriez miex, ou que vous feussiez mesiaus [lépreux], ou que vous eussiez fait un peché mortel (JOINV. 194)

XVe s.Mieux [j'] aimeroie à mourir (FROISS. I, I, 14)Qui m'aime, si me suive (FROISS. II, II, 32)Elle laissoit le boire et le manger pour aimer par amour (LOUIS XI Nouv. LXXXVIII)

XVIe s.J'ayme mieulx que le sachez par sa confession que par ma parolle (RAB. Garg. I, 46)Car vraie amour qui le sien cueur enflame, Plaignoit celluy qu'au monde plus elle ame (J. MAROT V, 86)C'est à bon droict que je vous sers et ame (J. MAROT V, 256)Il aime ailleurs, et de luy suis haye (J. MAROT V, 325)Si quelque ennuy ne vient ramentevoir Le povre humain d'invoquer Dieu, qui l'ame.... (MAROT II, 266)Toutesfois si les lecteurs aiment mieux d'ouir un recit des tesmoignages de la loy.... je tascheray de satisfaire à ceci (CALVIN Instit. 327)Frere bienaymé (MONT. I, 22)Je n'aime ny à conseiller ny à suyvre une vertu si sauvage (MONT. I, 224)Ils ayment mieulx la mort que de relascher.... (MONT. I, 241)Les femmes s'aiment le mieulx où elles ont plus de tort (MONT. II, 84)J'aimeroy bien mieulx regler mes affaires par le sort des dez que par ces songes (MONT. 45)Je m'aimerois mieulx bon escuyer, que bon logicien (MONT. IV, 74)Les amants, pour l'affection vehemente qu'ilz porteroient à leurs aimez, ne les abandonneroient jamais (AMYOT Pélop. 33)Il n'est rien si cruel ne si aimant le sang qu'est un tyran couard (AMYOT Artax. 37)Les Lacedemoniens aimants mieux que leurs citoyens fussent obeissants que qu'ils eussent la presidence sur tous les Grecs (AMYOT Arist. 3)Elles aiment d'avoir quelque chose qui donne plus de lustre à leur beauté (LANOUE 96)M. de Chasteaubriant s'y aimoit tant, qu'il y a sejourné (CARL. III, 5)

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. amar ; ital. amare ; de amare, aimer. On remarquera que l'ancien français conjuguait aimer au singulier du présent de l'indicatif : J'aim, tu aims, il aint, ou j'am, tu ams, il ant. Pourtant on trouve aussi la forme actuelle.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

AIMER.

8. Ajoutez : Aimer à, en parlant d'êtres irraisonnables ou inanimés. Le café aime à être bu chaud.

12. S. m. L'aimer, l'action d'aimer.

Et toute notre vie était un seul aimer (LAMART. Harm. IV, 11)