définitions
ais (n.m.)
1.(technique;reliure)planchette ou plaque utilisée pour la reliure ou la mise en presse d'un livre à relier.
Le Littré (1880)
AIS (s. m.)[ê]
1. Planche de bois.
• Il se trouve derrière un long ais de menuiserie que porte un ouvrier (LA BRUY. 11)
• L'un me heurte d'un ais dont je suis tout froissé (BOILEAU Sat. VI)
• Sur l'ais qui le soutient auprès d'un Avicenne Deux des plus forts mortels l'ébranleraient à peine (BOILEAU Lutrin, v.)
• À ces mots, il saisit un vieil infortiat, Inutile ramas de gothique écriture, Dont quatre ais mal unis formaient la couverture (BOILEAU ib.)
• Ses ais [du lutrin] demi-pourris, que l'âge a relâchés, Sont à coups de maillet unis et rapprochés (BOILEAU ib. III)
• La table où l'on servit le champêtre repas Fut d'ais non façonnés à l'aide du compas (LA FONT. Philém.)
• Six douves de poinçon servaient d'ais et de barre (RÉGNIER Satire II)
• On mange sur un ais dans le carrosse (SÉV. 425)
• Ce fut bien pis quand l'homme de Mayence [Gutenberg] eut imaginé de serrer entre deux ais la feuille qu'un autre fit de chiffons réduits en pâte (P. L. COUR. I, 210)
2. Au jeu de paume, un coup d'ais, le coup que la balle donne de volée dans un ais qui est du côté du service.
3. Sorte de planchette à l'usage des relieurs.
4. Établi sur lequel le boucher débite la viande.
5. Outil du fondeur en sable.
HISTORIQUE
XIIIe s.— Me fet crever le cuer ou ventre Li ors vens del pertuis punais ; Miex vosisse estre sor un ais D'une privée [latrines] où me geüsse (Ren. 17176)— Lors veïst on celes et ceus Qui en la chambre erent adès, Hurtez as parois et as es Lor chies [têtes].... (L'escoufle)— Nous entendons de certein que tous les es de vostre nef sont tous eslochez (JOINV. 283)
XVe s.— Et là le [le pont] trouverent-ils fort pourvu de Flamands qui le defaisoient ce qu'ils pouvoient ; et quand ils en avoient osté un ais, ils le couvroient de fiens (FROISS. II, II, 175)— Le dessus du pont estoit couvert d'aiz seullement pour la pluye (COMM. IV, 9)— Il se força tant, qu'il arracha l'ais percé du retrait et le repporta à son col (LOUIS XI Nouv. LXXII)— Deux charges de aes ou assennes (DU CANGE aes.)— Jehan, qui avoit sur son espaulle ung aes (DU CANGE ib.)
XVIe s.— Il rompit un ais qui estoit entre la chambre de sa maistresse et celle où il couchoit (MARG. Nouv. I)— Je ne sçay s'il le demande [relié] en aix de bois, ou en aix de papier [carton] (DESPER. Cymbal. 74)— Ung infini nombre d'aisses semées de poinctes.... pour la deffence d'une bresche (CARL. V, 32)
ÉTYMOLOGIE
Berry, ais, prononcé aisse ; espagn. exe ; portug. eixe ; ital. asse ; de assis, planche.