définitions
aisément (adv.)
1.sans rencontrer d'obstacle.
2.sans heurt.
3.avec facilité.
4.dans le confort.
5.sans trop de difficultés " ces serpents peuvent être identifiés aisément "
Le Littré (1880)
AISEMENT (s. m.)[ê-ze-man]
Commodité. à son point et aisement, à ses bons points et aisements, à son aise, à son loisir.
Vieux.
HISTORIQUE
XIIIe s.— Si ferai je certainement, Se j'en puis avoir l'aisement (la Rose, 21638)— Je ne dis pas qu'en doigne [donne] quan qu'en a requesté, Mais selon l'aisement que Diex t'ara presté (J. DE MEUNG Test. 370)— Aisemens d'hostel, c'est assavoir vaissel où on met vin et tout aisement d'or et d'argent (DU CANGE aisamenta.)— Une place où ils pourront edifier à lor aisement une mareschaussée (DU CANGE ib.)— Entre les autres cozes que noz avons dites des aisements communs que cascuns doit avoir es quemins por aler et por venir pesivlement (BEAUMANOIR XXV, 25)
XIVe s.— Le prisonnier demanda pour Dieu au dit sergent qu'il le defferrast, pour aller faire son aisement [ses besoins] (DU CANGE ib.)— Louis fit fuir le dit sergent tout au hors de son lit, le poursuivit jusques à uns aisemens où il s'estoit retrait (DU CANGE ib.)
XVe s.— Vous veez tous les aisements de ceans ; veez là mon lit, et là sus gissent mes enfans (FROISS. II, II, 157)— La tierce bataille eut le roi pour son corps, et grand foison, selon l'aisement où il estoit, de bons chevaliers et escuiers (FROISS. I, I, 284)— Le deable, qui onques ne dort, resveilla ceux de Bruges à faire fossés pour avoir l'aisement de la riviere du Lis (FROISS. II, II, 52)
XVIe s.— Heureuse fut d'honneur et d'aisement La chere espouse à un roy tant heureux (J. MAR. V, 88)
ÉTYMOLOGIE
Anc. franç. aisier, rendre facile (voy. AISÉ).
AISÉMENT (adv.)[è-zé-man]
1. Sans peine. Celui qui a l'habitude de mentir se parjure aisément.
• On n'aime point à passer pour une personne que l'on puisse aisément attaquer et qui ne sache pas se défendre (BOURD. Exhort. t. I, p. 499)
• Ne me demandez pas d'où vient qu'ils résistent si rarement à la tentation, qu'ils y succombent si aisément, qu'ils se relèvent si difficilement (BOURD. Carême, t. I, p. 232)
• Obsédées de tant d'adorateurs qui les flattent.... et qui leur tendent des piéges à quoi elles ne se laissent prendre que trop aisément (BOURD. ib. p. 239)
• Mais qu'aisément l'amour croit tout ce qu'il souhaite ! (RAC. Baj. I, 4)
• Votre coeur aisément se montre magnanime (RAC. Iphig. I, 3)
• S'il est prêt à partir, il peut en ce moment Enlever avec lui son otage aisément (CORN. Nicom. V, 5)
• Je doute que le flot des vulgaires humains à ce discours pourtant donne aisément les mains (BOILEAU Sat. II)
• Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément (BOILEAU A. P. I)
• Si nous ne savions qu'il est le fils d'un mortel, on le prendrait aisément pour Bacchus, pour Mercure, ou même pour le grand Apollon (FÉN. Tél. VII)
2. Commodément. Ce cheval va, galope aisément. Le discours marche plus aisément.
SYNONYME
AISÉMENT, à L'AISE. L'emploi en est bien distinct. Aisément répond à facilement, et à l'aise à commodément. Où l'on marche aisément, on marche sans difficulté ; où l'on marche à l'aise, on marche sans embarras ni gêne.
HISTORIQUE
XIVe s.— Plus aisiéement (Ménagier, II, 5)
XVe s.— Entrementes fut le pont refait, bon et fort pour passer son ost aisement et sans peril (FROISS. I, I, 273)
XVIe s.— Aiséement (AMYOT Philop. 11)
ÉTYMOLOGIE
Aisée et ment. L'adverbe régulier est, comme dans Amyot, aiséement, d'où par contraction aisément. Aisement de Froissard est l'adverbe de aise.