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Le Littré (1880)

ALAMBIQUER (v. a.)[a-lan-bi-ké]

1. Fatiguer à des choses subtiles. N'allons pas là-dessus nous alambiquer la cervelle.

Il faut donc alambiquer son esprit dans ces questions (BOSSUET Avert. 6)

2. Absolument. Subtiliser. Aller au fait sans alambiquer.

3. S'alambiquer, v. réfl. Même sens.

[Ces gens] à qui l'ambition la nuit tire l'oreille, De qui l'esprit avare en repos ne sommeille, Toujours s'alambiquant après nouveaux partis, Qui pour Dieu ni pour loi n'ont que leurs appétits (RÉGNIER Sat. XII)

Pour moi j'ai déjà vu cent contes de la sorte ; Sans nous alambiquer [tourmenter], servons-nous-en : qu'importe ? (MOL. l'Étour. IV, 1)

HISTORIQUE

XVIe s.Mais le mal par les yeux ne s'allambique pas ; De quoi donques nous sert ce fascheux larmoyer ? (DU BELLAY VI, 17, recto.)Ou de tes yeux appaise mes douleurs, Ou bien les miens alambique en fontaine (RONS. 97)Cacher sous un glaçon des flammes allumées, S'alambiquer l'esprit, se paistre de fumées (RONS. 212)... Car sans honneur la muse, consommée De long travail, s'alambique en fumée (ID. 680)

ÉTYMOLOGIE

Alambic ; espagn. alambicar.