rechercher :

définitions

épanchement (n.m.)

1.(médecine)accumulation de liquide organique dans un tissu, une cavité.

2.(figuré)action de confier librement ses sentiments, ses pensées.

Le Littré (1880)

ÉPANCHEMENT (s. m.)[é-pan-che-man]

1. Action d'épancher. L'épanchement du vin dans les libations que faisaient les anciens.

Féconds épanchements de pluie et de rosée, Bénissez le Seigneur (CORN. Trad. du cant. des trois enfants.)

Que fait-il en moi, ce soleil si grand et si vaste, par le prodigieux épanchement de ses rayons, que d'exciter dans mes nerfs quelque léger tremblement ? (BOSSUET Connaiss. IV, 9)

Par extension.

Ce vain désir de paraître jette l'âme tout entière au dehors, et dans cet épanchement elle se dissipe (BOSSUET Vêture, Bouillon.)

Fig.

Telles sont les faveurs que ta main nous partage, Grand roi, du roi des rois la plus parfaite image ; Tel est l'épanchement de tes nouveaux bienfaits, Il prévient l'espérance, il surprend les souhaits (CORN. Remerc. au roi)

Un plein épanchement de consolations (CORN. Imit. II, 1)

D'une clarté céleste un long épanchement Fera briller incessamment D'un rayon infini la grandeur ineffable (CORN. ib. III, 47)

Alcine nous la faisait voir magnifique et inépuisable dans l'épanchement de ses dons (MARMONTEL Contes moraux, École de l'amitié)

2. Terme de médecine. Accumulation d'un fluide dans une partie du corps qui n'est pas destinée à le contenir. Épanchement de sang, de bile.

Un petit épanchement de sang dans le cerveau suffit pour boucher les pores par où les esprits entrent dans les nerfs et pour arrêter tous les mouvements (NICOLE Ess. de mor. 1er traité, ch. 4)

Partout où il y a rupture de vaisseaux, il y a épanchement de sucs, et c'est le cas de toutes les plaies soit des parties molles, soit des parties dures (BONNET Consid. corps organ. Oeuvres, t. v, p. 396, dans POUGENS.)

3. Fig. Communication de sentiments et de pensées intimes.

Ce qui se dit dans ces épanchements de coeur que la conversation produit entre deux amis, ne peut être regardé que comme des pensées (MONTESQ. Rom. XIV)

Avec quelle innocence et quels épanchements Nos coeurs se sont appris leurs premiers sentiments ! (VOLT. Adélaïde, v, 1)

Il est certain que l'épanchement des conversations ne se concilie guère avec la gravité (P. L. COUR. Lett. II, 329)

ÉTYMOLOGIE

Épancher.