définitions
épeler (v. trans.)
1.prononcer les lettres d'un mot.
2.écrire entièrement et sans abréviation " Pouvez-vous épeler votre deuxième prénom au lieu de simplement donner l'initiale? "
Le Littré (1880)
ÉPELER (v. a.)[é-pe-lé. La syllabe pe prend deux ll, quand la syllabe qui suit est muette : j'épelle, j'épellerai ; on trouve aussi l'accent grave ; j'épèle, j'épèlerai]
Nommer les lettres qui composent un mot et en former des syllabes en les assemblant. Épeler un mot.
• En épelant le doux nom de patrie Je tressaillais d'horreur pour l'étranger (BÉRANG. Déesse.)
Absolument. Cet enfant commence à épeler. Il épelle assez bien.
• François Xavier, obligé de se servir d'un truchement [au Japon], ne fit pas d'abord de grands progrès : Je n'entends point ce peuple, dit-il dans ses lettres, et il ne m'entend point ; nous épelons comme des enfants (VOLT. Moeurs, 142)
• Esprit qui tient le livre où l'innocence épèle (V. HUGO Feuilles d'aut. 37)
Lire avec difficulté.
• Le vieux prêtre se courbe, et, n'y voyant qu'à peine, À ce jour ténébreux épèle un livre obscur (V. HUGO Crép. prél.)
HISTORIQUE
XIIe s.— Bethsames, cest nom espelt [veut dire] cité de soleil (Rois, p. 22)
XIIIe s.— Mès les entendanz [je] n'en dout mie, Ceus qui savent qu'espiaut [signifie] amie.... (Lai du conseil)— Adont s'esveilla Pieres, et Diex s'est esconsés [caché] ; Au patriarche en vint ; quant il fu apensés, Dist li qu'il a songié : sire, or le m'espelés (Ch. d'Ant. I, 216)
ÉTYMOLOGIE
Wallon, speli ; provenç. espelar, espelhar, expliquer ; du germanique : goth. spillôn, anc. h.-allem. spellôn, raconter ; angl. to spell. Du sens général d'expliquer, espeler a passé au sens particulier de nommer les lettres ; l'historique montre que le latin appellare n'a rien à faire ici.