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définitions

épidémie (n.f.)

1.développement généralisé d'une maladie infectieuse dans lequel beaucoup de gens sont infectés en même temps
"beaucoup d'épidémies sont cycliques, comme la grippe qui est saisonnière dans de nombreux pays ou la méningite à méningocoques en Afrique sub-saharienne, qui survient tous les 8 à 12 ans et dure 2 ou 3 ans"

"notre histoire relève de nombreuses épidémies à forte létalité pour les humains :"
* 166-169, "peste antonine" , 10.000.000 de morts dans l'Empire romain
* 541-542, "peste de justinien" , 25 à 50.000.000 de morts en Europe, Egypte et ouest asiatique
* 1347 à 1353, "peste noire" , 25.000.000 de morts en Europe, puis une centaine de millions de morts en Orient
* 1665, "grande peste de Londres" , 20% de la population londonienne décédée en un seul hiver, 75 à 100.000 morts
* XVII°s, "variole" , mort des 3/4 des amérindiens
* 1720, "peste de Marseille" , mort de 25% de la population, 90 à 100.000 victimes
* 1918-1919, Europe et Monde, la "grippe espagnole" : de 50 et 100 millions de personnes
* jusqu'au XIX°s, "variole" : dizaines de milliers de morts par an
* 1956-1960 : "grippe asiatique" , variante de "grippe aviaire" : 100.000 morts en France, nombreux autres pays touchés
* 1968-1970 : "grippe de Hong-Kong" , variante de "grippe asiatique" : 1.000.000 de morts dans le monde
* jusquà aujourd'hui, "choléra" en Afrique et Indonésie
* jusquà aujourd'hui, "ébola" en Afrique
* jusquà aujourd'hui, "tuberculose" , 1.000.000 de morts par an (soignable par antibiotique)

2.(figuré)phénomène qui atteint un grand nombre d'individus.

Le Littré (1880)

ÉPIDÉMIE (s. f.)[é-pi-dé-mie. Ménage dit, pour son temps, que l'on prononçait épidimie]

1. Maladie, contagieuse ou non, qui attaque un très grand nombre de personnes. Il régnait une épidémie dans le pays. Les grandes épidémies qui ont ravagé le monde. L'épidémie du choléra.

Au plur. Les Épidémies, titre d'un ouvrage d'Hippocrate où il rapporte l'histoire de différentes maladies et l'influence pathologique de quelques années.

2. Fig. Ce qui s'empare des esprits comme l'épidémie s'empare des corps.

Il est pour ainsi dire des épidémies d'esprit qui gagnent les hommes de proche en proche comme une espèce de contagion (J. J. ROUSS. 2e dial.)

Cent orateurs fameux sous le seul règne d'Auguste ! quelle épidémie ! (DIDEROT Règne de Claude et Néron, I, § 1)

L'épidémie des croisades eût entraîné les Français loin de leurs frontières (RAYNAL Hist. phil. IV, 17)

HISTORIQUE

XIIIe s.Pestilence que li phisicien apelent ypidime (ALEBRANT f° 21)

XVe s.Et de jour en jour aloient mourant, en l'ost, d'impidemie, Geste des nobles (VIRIVILLE p. 143)De mauvais air corrompu, de pourceaulx, Font en maint lieu causer l'epidemie (EUST. DESCH. Poésies mss. f° 350, dans LACURNE)Dieu me fiere [frappe] d'espidimie (CH. D'ORL. Ball. 138)

XVIe s.Les anciens l'ont appellée [la peste] epidemie, quand la corruption venoit de l'air qui promptement fait mourir plusieurs en un instant, et en mesme region (PARÉ XXIV, 1)

ÉTYMOLOGIE

Terme grec signifiant épidémique, populaire et provenant de deux mots se traduisant par sur et peuple. On trouve impedumié, frappé d'une épidémie régnante : Et lors le roi lui demanda si elle estoit impedumiée, DUCLOS, Hist. de Louis XI, pièces justif. in-12, 1746, p. 54. On remarquera l'ancienne forme ypidime, qui est conforme à l'accentuation latine, epidémia, et à la prononciation grecque moderne.