rechercher :

définitions

épure (n.f.)

1.dessin à grande échelle qui aide pour la construction d'un édifice, le montage d'une machine.

2.dessin linéaire représentant une figure à trois dimensions.

3.(figuré)grands traits d'un projet.

Le Littré (1880)

ÉPURE (s. f.)[é-pu-r']

1. Terme d'architecture. Dessin d'une construction tracé sur une muraille, ou, plus généralement, sur un plancher ou sur une aire horizontale, de la grandeur dont l'ouvrage doit être exécuté. L'épure d'une façade.

2. Terme de géométrie. Représentation, sur un plan, des points et lignes situés dans l'espace et appartenant à un corps de forme déterminée ; au moyen de l'épure, on peut retrouver les positions de ces points et de ces lignes, relativement à deux plans coordonnés, l'un vertical et l'autre horizontal. Un officier du génie vint en congé à Besançon où était une école d'artillerie ; il laissa dans sa chambre la collection de ses épures et s'absenta pour quelques mois ; les officiers d'artillerie, qui avaient sur le coeur quelques plaisanteries sur leur ignorance des travaux de l'école de Mézières, où Monge [l'inventeur de la géométrie descriptive] professait, résolurent de s'emparer du trésor de l'officier du génie ; le complot fut exécuté ; les épures enlevées furent calquées, et puis les originaux remis en place ; mais grand fut l'étonnement lorsque, le travail fini, on voulut se mettre à déchiffrer les hiéroglyphes de l'école de Mézières ; personne n'y comprenait rien ; alors on va trouver Lacroix, on lui remet les calques ; Lacroix parvint à déchiffrer tout ce qui est relatif au point, à la droite et au plan, et publia le premier traité, même avant Monge, OLIVIER, Géométrie descriptive, préface.

L'ensemble de lignes et de points que l'on trace sur un plan pour résoudre un problème de géométrie descriptive, pure ou appliquée. Une belle épure. Tracer une épure. Les candidats devront exécuter une épure.

ÉTYMOLOGIE

Ce mot semble être formé de pur (avec e- pour es- préfixe), et signifier la mise à pur, au net, du plan des bâtiments.

ÉPURÉ, ÉE (part. passé d'épurer)[é-pu-ré, rée]

1. Rendu plus pur. Une matière épurée. Un air épuré.

2. Fig.

Cet amour épuré que Tite seul lui donne (CORN. Tite et Bérén. v, 2)

Il [Dieu] est seul de nos coeurs l'allégresse épurée, Et seul notre félicité (CORN. Imit. II, 5)

Il est d'autres esprits.... De qui tous les désirs dignement épurés.... (CORN. ib. III, 4)

Des raisons choisies, épurées (MÉRÉ Oeuvres posth. t. I, p. 57)

Il n'a laissé dans mon coeur, pour vous, qu'une flamme épurée de tout le commerce des sens (MOL. Don Juan, IV, 9)

Pourvu que ses transports, par l'honneur éclairés, N'offrent sur mes autels que des voeux épurés (MOL. F. sav. 1, 4)

Mon culte épuré De ma grandeur naissante est le premier degré (VOLT. Fanat. II, 5)

Dégagés de la terre, épurés de tout crime (LEMERCIER Louis IX, v, 6)

3. Débarrassé de ce qui, dans le langage, n'est pas pur.

Par ce sage écrivain la langue réparée N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée (BOILEAU Art p. I)

Qui s'attache à la pureté du langage (emploi vieilli).

J'ai des amis fort épurés (MÉRÉ Oeuvres posth. t. II, p. 54)

Épuré dans le langage (MÉRÉ ib. p. 42)

4. Débarrassé de ce qu'il y a de grossier, en parlant des ouvrages d'esprit.

[Le comique] qui est épuré des pointes, des obscénités.... (LA BRUY. Disc. sur Théophraste.)

Rendu plus correct, plus élégant, en parlant du langage, du style.

Je n'aime point qu'on affecte avec les enfants un langage trop épuré, et qu'on fasse de longs détours, dont ils s'aperçoivent, pour éviter de donner aux choses leur véritable nom (J. J. ROUSS. Émile, IV)

5. Qui a subi une épuration, une élimination, par raison politique ou autre.

D'autres invités y sont venus [au bal] et s'en sont allés parce qu'ils n'ont pas trouvé le bal assez épuré (P. L. COUR. Lett. II, 109)

proposition : lemmes