Le Littré (1880)
ESCARPER (v. a.)[è-skar-pé]
1. Couper droit de haut en bas, en parlant d'un rocher, d'une montagne, d'un fossé, d'une route, etc.
• Les vagues de la mer en [de certaines côtes] rongent le pied et en escarpent toute la hauteur en falaise, parce que les parties les plus hautes, se trouvant sans appui, tombent sans cesse dans l'eau (CUVIER Révol. p. 38)
• C'est la nature du terrain qui a décidé Kutusof à refuser ainsi cette aile ; car ici le ravin, qui escarpe le plateau du centre, est déjà à sa naissance (SÉGUR Hist. de Napol. VII, 6)
2. S'escarper, v. réfl. Devenir escarpé, roide, incliné.
• À l'endroit où les montagnes s'escarpent et se couvrent, il y avait un grand espace de terrain à passer (SAINT-SIMON 40, 212)
• Le chemin s'escarpe, les arbres deviennent rares (CHATEAUB. Amér. 381)
HISTORIQUE
XVIe s.— Vous allez montant de rideaux [rampes] en rideaux, aisez à escarper jusques aux maisons de la ville (D'AUB. Hist. I, 298)— Descendre dedans le fossé pour escarper [rendre escarpée] la bresche (M. DU BELLAY 584)
ÉTYMOLOGIE
Escarpe.