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définitions

espace (n.m.)

1.surface déterminée réservée à quelque chose (ex. l'espace du laboratoire.)

2.étendue au-delà de l'atmosphère terrestre.

3.tout endroit à l'extérieur de l'atmosphère terrestre (ex. les astronautes se déplacèrent dans le cosmos sans attache ; la première étape majeure de l'exploration de l'espace a été 1957, quand le Spounik russe orbita autour de la Terre.)

4.place vide, souvent située entre des choses (ex. l'architecte laissa de la place sur le devant de l'immeuble ; ils s'arrêtèrent dans un espace découvert dans la jungle ; l'espace entre les dents.)

5.en mathématiques, ensemble de points qui satisfont un ensemble de postulats (ex. affirmer qu'un espace topologique a une dimension finie.)

6.espace non imprimé laissé sur un document, destiné à être rempli.

7.volume plus ou moins délimité.

8.distance entre deux points.

9.expansion sans limite dans laquelle toutes les choses sont contenues (ex. entraîner sa capacité à se déplacer dans l'espace ; les régions sans frontière de l'infini.)

10.(ellipse;JO)Désigne, par convention, la région de l'Univers située au-delà de la partie de l'atmosphère terrestre où la densité de l'air permet la sustentation des aéronefs.

Note :La limite inférieure de l'espace extra-atmosphérique ne peut être associée à une altitude précise ; on admet généralement qu'elle se situe aux environs de 50 km. Cependant, les engins spatiaux subissent, à des altitudes bien supérieures, un freinage ou un échauffement dus à l'atmosphère.
(date de la publication : 18/04/2001 - éd. commission des sciences et techniques spatiales)

espace (n.f.)

1.(imprimerie)espace non imprimé séparant deux mots (ex. il disait que le blanc est le caractère le plus important d'un alphabet.)

Le Littré (1880)

ESPACE (s. m.)[è-spa-s']

1. Certaine étendue superficielle. Un grand espace. Un petit espace. Ménager l'espace.

Il fallait entre vous mettre un plus grand espace (RAC. Théb. v, 2)

Les espaces parcourus sont entre eux comme les produits du temps par la vitesse, c'est ce qu'on exprime encore en disant qu'ils sont en raison composée du temps par la vitesse (CONDIL. Art de rais. II, 3)

Je regardais au loin ; j'interrogeais l'espace ; De tes pas vers mes pas je rappelais la trace (DUCIS Abuf. IV, 8)

2. Étendue indéfinie.

L'espace est l'ordre des choses coexistantes (LEIBNITZ. Le compas d'Uranie a mesuré l'espace ; Ô temps, être inconnu que l'âme seule embrasse.... THOMAS, Ode, Temps.)

Où s'arrête l'espace à nos yeux étendu ? (DELILLE Parad. perdu, VII)

[Aussi] Trop serré dans l'espace et dans l'immensité, Promène-t-il partout sa vague inquiétude (DUCIS Abufar, I, 3)

Ainsi chaque sens a son champ qui lui est propre, le champ de la musique est le temps, celui de la peinture est l'espace (J. J. ROUSS. Essai sur l'origine des langues, ch 16)

Nous n'essayerons pas de définir la notion de l'espace : c'est une de ces idées qu'il suffit d'énoncer pour que l'esprit la conçoive clairement ; ainsi, en disant que l'espace est le lieu qui contient les corps, le réceptacle universel, comme l'ont appelé les scolastiques nous n'avons nullement la prétention d'en donner une idée plus exacte que celle qui est dans tous les esprits (Dict. des sc. philos. Espace)

Il se dit au pluriel dans le même sens.

Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie (PASC. Pens. art. XXV, 17, édit. HAVET.)

Iris fend les espaces immenses des airs (FÉN. Tél. XVI)

Espace céleste, ou, simplement, espace, le ciel.

Des signes destructeurs ont parcouru l'espace (C. DELAV. Paria, IV, 7)

L'espace absolu, l'immensité dans laquelle se meuvent tous les corps de l'univers.

Espaces imaginaires, espaces qui n'existent pas, locution tirée de la philosophie ancienne qui, au delà de la sphère du monde, n'admettait ni aucun corps ni aucun espace.

Un monde que je ferai naître dans les espaces imaginaires (DESC. Monde, 6)

Familièrement. Se promener ou voyager dans les espaces imaginaires, se créer des visions, des idées chimériques.

Bientôt je me crois transporté Aux espaces imaginaires D'une excentrique volupté (DESMARETS Visionnaires, III, 4)

Se perdre dans les espaces, divaguer.

Quand elle moralisait, elle se perdait un peu dans les espaces (J. J. ROUSS. Conf. III)

Regard perdu dans l'espace, regard vague, qui ne se fixe sur aucun objet.

3. Étendue de temps.

Le fer qui les tua leur donna cette grâce, Que, si de faire bien ils n'eurent pas l'espace, Ils n'eurent pas le temps de faire mal aussi (MALH. I, 4)

Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, L'espace d'un matin (MALH. VI, 18)

Et comme la douleur un assez long espace M'a fait sans remuer demeurer sur la place (MOL. École des f. v, 2)

Quoi ! votre ambition serait-elle bornée à régner tour à tour l'espace d'une année ? (RAC. Théb. IV, 3)

Ce petit conciliabule [de M. du Maine, Villeroy et d'Effiat] dura quelque espace, pendant lequel M. le duc vint me parler (SAINT-SIMON 513, 43)

L'espace entre la fin de la première guerre punique et le commencement de la seconde fut de vingt-quatre ans (ROLLIN Hist. anc. Oeuvres, t. I, p. 381, dans POUGENS)

Après Cécrops régnèrent, pendant l'espace d'environ 565 ans, dix-sept princes dont Codrus fut le dernier (BARTHÉL. Anach. Introduction, part. I)

4. Terme de musique. Intervalle blanc des lignes de la portée.

5. Terme de métallurgie. Espace nuisible, partie du soufflet d'où l'air ne peut être chassé.

6. S. f. Terme d'imprimerie. Petite pièce de fonte qui sert à séparer les mots. Il y a des espaces petites, fortes, minces, moyennes, pour donner au compositeur la facilité de justifier.

REMARQUE

Espace a été anciennement fait quelque fois du féminin ; c'est pour cela qu'il a gardé ce genre dans l'imprimerie.

HISTORIQUE

XIIe s.Haï ! deables, fel tiranz, Molt te peines en tote guise De metre nos en ton servise ; Jamais de mei, se j'ai espace [temps], N'auras bailie, en nule place (Grégoire le Grand, p. 81)

XIIIe s.Pour avoir plus d'espace [de temps] de leur chose arreer (Berte, XVII)Et en ceste espasse de tans li rois Jehans envoya à Rome (Chr. de Rains, p. 157)Par l'espace de six ans que je fu en sa compaignie (JOINV. 191)

XIVe s.C'est une mesme voye ou espace, mais les deux manieres de aller au courir sont contraires (ORESME Eth. v.)

XVe s.Quand on l'eut regardé une espace, on l'osta de là, et fut pendu à un arbre (FROISS. II, II, 198)Et se pourmenerent eulx deux ung espace de temps (COMM. I, 13)

XVIe s.Nul n'estoit fait sous-diacre, qu'il n'eust esté esprouvé par longue espace de temps (CALV. Instit. 864)Prenant leur visée grande espace au dessus de la bute (MONT. IV, 151)Le petit espace de la place (AMYOT Eumène, 22)Il employa cette espace à la leçture des bons livres (D'AUB. Hist. I, 47)

ÉTYMOLOGIE

Provenç. espaci, espazi ; espagn. espacio ; ital spazio ; du latin spatium.

ESPACÉ, ÉE (part. passé.)[è-spa-sé, sée]

Mis à distance. Des arbres espacés convenablement.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ESPACÉ. Ajoutez :

2. Espacé de, en quoi on a mis, par intervalles, ceci ou cela.

Des pyramides de chocolat de la compagnie coloniale, des bols de café à fleurs, espacés de petits verres à liqueur, garnissaient les planches de l'étalage (DE GONCOURT Germinie Lacerteux, ch. VII)

Ils descendaient, suivaient.... des lignes de maisons brisées, espacées de jardins (DE GONCOURT ib. ch. XII)

proposition : lemmes