rechercher :

définitions

étamine (n.f.)

1.étoffe légère, non croisée.

2.(biologie)élément mâle de la fleur d'une plante phanérogame.

Le Littré (1880)

ÉTAMINE (s. f.)[é-ta-mi-n']

1. Petite étoffe légère.

Il est un art de donner d'heureux tours à l'étamine, à la plus simple toile (GRESSET Vert-Vert, ch. I)

Camelots appelés burats, ou étamine d'Auvergne (Lett. pat. août 1780)

Les étamines camelotées auront sur le métier 43 aunes de longueur (ib. 22 juill. 1780, art. 5, Orléans)

Étamine à voile, pour les religieuses ; demi-étamines pour des voiles fins et forts (ib. Tableau annexé, Tours)

Une longue robe d'étamine remplace pour elle [Amélie] les ornements du siècle (CHATEAUB. René, 207)

Terme de marine. Nom d'une étoffe de laine légère dont on se sert pour faire les pavillons.

2. Tissu très peu serré de crin, de laine, etc. Un blutoir fait d'étamine. Étamine de laine, de soie.

Toute pièce d'étoffe qui sert à passer des liqueurs pour les filtrer.

3. Passer par l'étamine, être examiné sévèrement.

Tout passait par son étamine (LA FONT. Cand.)

Tout ce qui s'offre à moi passe par l'étamine (BOILEAU Sat. VII)

Passer par l'étamine, être soumis à des épreuves.

Il y avait loin d'une reine de 41 ans [Anne d'Autriche], fille d'Espagne, qui avait elle-même passé déjà par plus d'une étamine en affaires d'État, à M. le duc d'Orléans qui n'avait que sa naissance (SAINT-SIMON 400, 221)

En un autre sens.

MM. de Vendôme et de Vaudemont avaient passé par la même étamine [traitement mercuriel] ; Vendôme y avait laissé presque tout son nez (SAINT-SIMON 178, 120)

Activement, passer par l'étamine, examiner. Il faut passer ces opinions par l'étamine.

HISTORIQUE

XIIe s.La couele [capuchon] e l'estamine out desus cel [eut sous ce vêtement] li ber, Mais de pans et de manches les out fait escurter ; Car ne voleit al siecle sa vie demustrer (Th. le mart. 155)Guillaume lor seignor à Roen aporterent ; Du chief de son braier une clef deffermerent, Et cole et estamine et un froc en osterent (Roman de Rou, dans LACURNE)

XIIIe s.Ains ne cuevre pas le visage, Qu'il ne vuet pas tenir l'usage Des Sarrasins, qui d'estamines Cuevrent les vis as Sarrasines (la Rose, 21213)

XIVe s.Et toutesvoies fist il tant vers l'abbé que il enporta une coule et une estamine (DU CANGE estamenha.)

XVe s.Se estamine n'avez, sacs ou bluteaux (VILLON Ballade.)Il jeunera ces jours là et portera l'estamine ou vestira la haire (LE CHEV. DE LA TOUR, Instruction à ses filles, f° 66, dans LACURNE.)

ÉTYMOLOGIE

Dérivé d'estame ; wallon, sitameinn ; provenc. estamenha ; catal. estamenya ; espagn. estameña ; ital. stamigna.

ÉTAMINE (s. f.)[é-ta-mi-n']

Terme de botanique. Organe sexuel mâle des végétaux, composé ordinairement du filet qui s'élève du centre de la fleur et de l'anthère qui termine le filet en forme de petite tête.

Vaillant, à qui M. de Linné accordait le mérite d'avoir bien décrit le premier les étamines et les pistils et connu leur usage pour la fécondation des plantes (CONDORCET Linné.)

Fig.

Leurs mains [des nymphes] vont caressant sur sa joue enfantine De la jeunesse en fleur la première étamine (A. CHÉN. 66)

Fausses étamines, les filets des fleurons stériles dans les composées.

ÉTYMOLOGIE

Lat. stamina. filaments.