Le Littré (1880)
GODAILLE (s. f.)[go-dâ-ll', ll mouillées]
Terme populaire. Débauche de table, grande ribote.
Mauvais vin. Il ne nous a fait boire que de la godaille.
ÉTYMOLOGIE
Origine incertaine. Diez le tire d'un ancien verbe goder (Rousiaus fins renart tout çou gode, Ren. t. IV, p. 435). On peut songer à une dérivation péjorative de gaudir. Enfin il y a l'opinion de ceux qui proposent l'ancien français godale, qui est l'anglais good ale ou le flamand goud ale, bonne bière :— Volentiers en beüst [de l'eau], mais trouble ert com godale (Berte, XXVII) Cette proposition a, contre elle, de manquer d'intermédiaires. On peut cependant en trouver un dans Froissart :— Et l'avoient les vilains Londriens godaillers accueilli en si grand haine, que à peine pouvoient ou vouloient parler à lui (FROISS. III, IV, 73) ; godailler veut dire sans doute buveur de godale. La forme est ainsi trouvée ; et, quant au sens, il n'y a pas loin de buveur de bière à godailleur.