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définitions

mât (n.m.)

1.long poteau dressé portant les voiles d'un voilier.

2.longue perche de gymnastique utilisée pour s'exercer à grimper.

3.long poteau dressé, de bois ou de métal, destiné à porter verticalement qqch.

4.(agriculture)noix d'arbres forestiers utilisés comme aliments pour les porcs

mat (adj.)

1.qui n'a pas de poli et ne reflète pas la lumière.

2.qui résonne faiblement (pour un son).

3.(sport)se dit d'un joueur dont le roi est mat, aux échecs, et qui a perdu.

mat (n.m.)

1.au jeu d'échecs, position du roi face aux pièces adverses et qui ne peut éviter l'échec.

2.natte ou claie de paille destinée à protéger les cultures.

mât

1.long manche qui supporte certaines armes, certains outils, un drapeau.

Le Littré (1880)

MAT (s. m.)[mat']

1. Terme de jeu d'échecs. Échec et mat, ou, simplement, mat, coup qui, mettant le roi en échec, le réduit à ne pouvoir bouger sans se mettre en un nouvel échec, et qui fait gagner la partie. Voilà un beau mat.

Enfin l'heureux vainqueur donne l'échec fatal, Se lève et du vaincu proclame la défaite ; L'autre reste atterré dans sa douleur muette, Et, du terrible mat à regret convaincu, Regarde encor longtemps le coup qui l'a vaincu (DELILLE l'Homme des champs.)

Le premier qui gagne dix sous a joué trois heures durant, le deuxième trois minutes ; en trois coups il a donné le mat et gagné dix louis... lequel joue le mieux ? (P. L. COUR. Conversation chez la comtesse d'Albany)

Échec et mat du berger, celui qu'on fait en deux ou trois coups, dès le début de la partie.

Être sous le mat, avoir à craindre un échec et mat.

Fig. Événement qui détruit nos projets, nos espérances.

C'est donc un mat qui a été donné lorsqu'on croyait avoir le plus beau jeu du monde, et rassembler toutes ses pièces ensemble (SÉV. 391)

Ah ! mon Dieu, donnez-moi un peu de temps : je voudrais bien donner un échec au duc de Savoie, un mat au prince d'Orange (SÉV. 26 juillet 1691)

Donner échec et mat à quelqu'un, emporter sur lui un avantage complet.

Donner un mat, faire éprouver un revers.

Tout le monde y jouait [aux échecs] à Pompone.... et, cependant que le maître du logis gagnait M. de Chaulnes, on lui donnait un étrange mat à Saint-Germain (SÉV. 7 févr. 1680)

Il se dit aussi, par plaisanterie, des choses que l'on dévore.

Mon docteur de menestre [parasite] en sa mine altérée, Avait deux fois autant de mains que Briarée ; Et n'était, quel qu'il fût, morceau dedans le plat, Qui des yeux et des mains n'eût un échec et mat (RÉGNIER Sat. X.)

2. Adjectivement. Être échec et mat, ou, simplement, être mat, se dit du joueur qui a perdu.

Comment ai-je pu être mat avec un jeu si bien disposé ? (GOLDONI Bourru bienfaisant, I, 5)

Faire mat, donner l'échec et mat. Je vais le faire mat en deux coups.

On dit aussi : faire quelqu'un échec et mat.

Fig. Faire quelqu'un mat, faire quelqu'un échec et mat, emporter sur lui un avantage complet.

HISTORIQUE

XIIIe s.Car qui la verité regarde, D'estre mat n'avoient-il garde, Puisque sans roi se combatoient (la Rose, 6694)

XVe s.À ma dame prise soudainement ; Par quoi sui mat, je le voi clairement, Se je ne fais une dame nouvelle (CH. D'ORL. Ball. 59)

ÉTYMOLOGIE

Wallon, mak ; provenç. mat ; espagn. et portug. mate ; ital. matto. Mat est abrégé de échec et mat ; espagn. xaquimate ; ital. scaccomatto ; du persan shah mat, le roi est mort (voy. SCHAH).

MAT, ATE (adj.)[ma, ma-t']

1. Qui n'a point d'éclat, en parlant des métaux mis en oeuvre sans avoir été polis. Or, argent mat. Vaisselle mate.

2. Terme de peinture. Qui n'a point d'éclat, de transparence. Coloris mat. Couleur mate.

Ce petit animal [le petit maki gris] a été apporté de Madagascar par M. Sonnerat ; il a tout le corps, excepté la face, les pieds et les mains, couvert d'un poil grisâtre, laineux, mat et doux au toucher (BUFF. Quadrup. t. XII, p. 174)

Ce blanc mat des femmes de Barbarie se trouve quelquefois en Languedoc et sur toutes nos côtes de la Méditerranée (BUFF. Suppl. à l'hist. nat. Oeuvres, t. XI, p. 269)

Proche de nous toutes les couleurs se distinguent ; au loin, elles se confondent en s'éteignant, et leur confusion produit un blanc mat (DIDER. Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 225, dans POUGENS)

Terme de peinture en bâtiments. Se dit des couleurs en détrempe qui ne sont pas vernies, et de l'or sur apprêt qui n'est pas bruni.

3. Compacte et lourd. Du pain mat. Une pâte mate.

Broderie mate, broderie d'or ou d'argent qui est très chargée.

4. Terme de marine. Mer mate, grosse mer dont les lames longues et élevées marchent lentement.

5. Son mat, son semblable à celui qu'on obtient en frappant un tonneau plein.

Terme de médecine. Son mat, celui que rendent les parties charnues quand on les percute avec le doigt, et celui que la poitrine donne lors de l'hépatisation du poumon, ou quand il y existe un épanchement considérable.

6. S. m. Le mat, la couleur mate.

Le défaut de transparence et le mat (DIDER. Salon de 1765, Oeuv. t. XIII, p. 205)

C'est en mat que l'on a commencé à faire de la gravure fluorhydrique (KESSLER Acad. des sc. Comptes rendus, t. LXIV, p. 178)

HISTORIQUE

XIIIe s.Car n'i osoie la main tendre, Tant iere [j'étais] maz et vergongneus, à loi de povre besongneus (la Rose, 8129)

XIVe s.Qui son anemi est bone chiere monstrant, Or le fait à moitié tout mat et recreant (Baud. de Seb. V, 5)Se tu vois que l'esprevier soit trop eschif, si lui remetz le chaperon le plus en paix que tu porras, et soit encore veillé qu'il soit plus mat (Modus, f. XCVIII)Quant aucun oisel de proye fait mate chiere (Ménagier, III, 2)Il est si mat, si las, si dompté du travail et tourment de mesnage.... (les 15 joyes de mariage, p. 32)

ÉTYMOLOGIE

Provenç. mat, triste. Dans les anciens textes, mat signifie seulement las, humilié ; c'est de ce sens qu'on est allé au sens de terne, qui paraît très récent. Mat, las, humilié, est un sens dérivé, comme le verbe mater, de mat 1. L'allemand a matt, qui signifie abattu, terne et mat ; Diez pense qu'il vient des langues romanes.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

2. MAT. Ajoutez :

7. Dans la dentelle, le mat, morceau sur lequel l'aiguille ou le fuseau sont revenus plusieurs fois pour les épaissir, les broder, CH. BLANC, l'Art dans la parure, p. 279.

8. Préparation dont le nitre est la base, Tarif des douanes, 1869, p. 164.

MÂT (s. m.)[mâ ; le t ne se prononce et ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des mâ-z élevés]

1. Longue pièce de bois plantée debout dans un vaisseau, dans une barque, etc. et qui sert à porter les voiles. Vaisseau à trois mâts. Un coup de vent rompit le mât. Le mât pliait comme une baguette sous l'effort de la tempête.

Le czar [Pierre 1er] commença par acheter une barque à laquelle il fit de ses mains un mât brisé (VOLT. Russie, I, 9)

Le peintre Vernet, sur un vaisseau battu d'une horrible tempête, s'étant fait attacher au mât, et tout occupé à dessiner le mouvement des vagues, leurs replis, leur écume et les feux de la foudre (MARMONTEL Élém. litt. Oeuv. t. VII, p. 206, dans POUGENS)

Aller à mâts et à cordes, cheminer par la seule impulsion du vent sur les mâts et le gréement, après que toutes les voiles ont été serrées.

Caler les mâts, abaisser les mâts ; guinder les mâts, les remettre à leur hauteur.

Mât d'assemblage, mât formé d'une pièce centrale ou mèche, et de quatre pièces ou jumelles appliquées sur les quatre faces de la mèche et taillées de façon que l'ensemble de leurs surfaces donne la surface d'un cylindre.

Grand mât, le mât le plus élevé d'un bâtiment ; il se compose, dans les grands bâtiments, de trois ou quatre parties : le bas mât, le grand mât de hune, le grand mât de perroquet, le grand mât de cacatois.

Grand mât de hune, le mât qui s'élève immédiatement sur le bas mât, et qui porte la vergue et la voile du grand hunier. Grand mât de perroquet, le mât qui s'élève sur le mât de hune.

Grand mât de cacatois, le mât qui s'élève par-dessus tous les autres.

Bas mâts, pièces ou mâts partiels dont le pied repose sur un point même du bâtiment.

Mâts supérieurs, pièces qui se placent au-dessus des bas mâts et en sont comme le prolongement.

Mât de charge, fort espars ou morceau de mât qu'on établit sur le pont pour aider au chargement ou au déchargement.

Mâts de rechange, mâts qu'on porte dans un voyage pour suppléer à ceux qui pourraient manquer.

Mâts du nord, les pins et les sapins provenant de la Russie.

2. Mât-pilote, mât établi sur quelque point très visible près du bord de la mer, et destiné à indiquer la route.

3. Mât, se dit aussi de perches employées sur les petits bateaux de rivière.

4. Mât de cocagne, espèce de mât rond, lisse et savonné qu'on plante en terre et au haut duquel sont suspendus des prix qu'il faut aller prendre, en grimpant.

5. Terme de blason. Mât désarmé, mât représenté sans voiles et sans cordages.

6. Se dit de diverses pièces de bois employées dans les gymnases.

HISTORIQUE

XIe s.En som ces mats et en ces hautes vergues (Ch. de Rol. CLXXXVI)

XIIIe s.Et firent les eschieles des hautes nes [nefs] drecier seur les grans mas (VILLEH. CI)Si me suis mis en mer sans mast, Pour noier ausi com Tristans (Lai de l'ombre)

XVe s.Ce sembloit des masts à l'Escluse, qui regardoit en mer, un grand bois (FROISS. II, III, 35)

XVIe s.Tous les mats, antennes, trinquets, flottants de banderolles (CARLOIX VIII, 24)

ÉTYMOLOGIE

Wall. mastai ; nam. mastia ; prov. mat, mast ; catal. mastil ; esp. masto ; portug. masto, mastro ; ital. mastil ; de l'allem. Mast ; scand. mastr.