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définitions

mater (v. trans.)

1.mettre le roi en position mat, faire mat (aux échecs).

2.(figuré)réprimer, dompter, abattre, soumettre.

3.(technique)rendre mat, enlever le poli de certains métaux (or, argent...).

4.(technique)resserrer un assemblage, comprimer.

5.(familier)observer d'une façon discrète.

mâter (v. trans.)

1.dresser les mâts (d'un navire).

Le Littré (1880)

MATER (v. n.)[ma-té]

1. Terme du jeu des échecs. Faire mat. Il le mata avec une tour.

2. Fig. Ôter force et ressort.

Le sort se plaît à dispenser les choses De la façon ; c'est tout mal ou tout bien ; Dans ses faveurs il n'a point de mesures ; Dans son courroux de même il n'omet rien Pour nous mater.... (LA FONT. Orais.)

Quoique la mauvaise fortune vous ait tellement maté toute votre vie, que votre bon naturel n'a pas eu toute son étendue ; je crois que vous entendez le mot de mater (SÉV. à Bussy, 31 mai 1687)

Par extension. Mater son corps, le dompter.

Une partie essentielle de la pénitence est de mater sa chair et de la crucifier avec ses vices (BOURDAL. Myst. Nativité de J. C. t. I, p. 22)

Terme de fauconnerie. Dresser un oiseau de proie, ainsi dit parce qu'on le dompte.

3. Fig. Humilier, abattre. Il faut mater ce caractère opiniâtre.

Je suis bien aise après tout de faire mourir un philosophe ; ces gens-là ont une certaine fierté dans l'esprit qu'il est bon de mater un peu (VOLT. Socrate, III, 1)

HISTORIQUE

XIe s.Le grant orguil se jà povez matir (Ch. de Rol. CCXXXI)

XIIe s.Et s'il vous fait requerre chevage ne treü, Ne soiomes pour ce maté ne recreü (Sax. XXVIII)Tis orgueilz [ton orgueil] est venus devant moi ; pour ce te vueil des or mater (Rois, p. 414)Kar li reis nel fait pas pur nului deposer, Mais pur ce qu'il voldroit l'arcevesque mater (Th. le mart. 25)

XIIIe s.Ainsinc cum il va du mater, Puisque des eschiés me sovient (la Rose, 6702)

XIVe s.À Gloriant son frere isnelement joua ; Par force de science quatre fois le mata (Baud. de Seb. IX, 724)

XVe s.Il [Demosthène] tant mit peine à matter le vice de sa langue, que il prononça souverainement ses mots (Bouciq. IV, 10)

XVIe s.Les herbes trop humides ont besoin, avant que les distiller, d'estre un peu mattées au soleil (O. DE SERRES 890)Toutes ces rencontres là ne matterent pas entierement les vaincus (AMYOT Pélop. 29)Usant de remedes à mater, affoiblir et refroidir le corps (MONT. III, 37)Le temps matte toutes choses (RAB. Pant. III, 28)

ÉTYMOLOGIE

Mat 1 ; provenç. matar ; ital. mattare. Ce verbe vient de mat des échecs, comme l'emploi le prouve dans l'historique ; mais à côté de ce mater et se confondant avec lui, il y avait un autre mater, signifiant tuer, parallèle à l'espagnol matar, et venant du latin mactare : XIe s.Se truis [si je trouve] Rolant, ne lerrai que [je] nel mat (Ch. de Rol. LXIX)XIIe s.Jo ki sui tis serfs, m'i cumbaterai, e od l'aïe Deu [l'aide de Dieu] le materai (Rois, p. 65)

MATER (v. a.)[ma-té]

1. Rendre mat. Mater du verre.

2. Rendre mat, compacte. Mater une pâte.

3. Terme de peintre en bâtiment (on écrit aussi matter). Passer avec le pinceau une couche de colle mêlée de safran ou de vermeil sur les parties d'or qui n'ont pas été brunies.

4. Serrer avec le matoir la soudure de deux tuyaux de fontaine (on écrit aussi matter).

MÂTER (v. a.)[mâ-té]

1. Terme de marine. Mettre en place les bas mâts d'un navire. Machine à mâter.

2. Par extension, dresser, mettre un objet debout. Mâter une barque, une pièce de bois.

Mâter les avirons, les mettre debout dans l'embarcation.

Mâter un canon, le mettre debout sur la bouche, ou momentanément sur le bouton de sa culasse.

Mâter la bigue, la lever et l'établir dans une position verticale.

ÉTYMOLOGIE

Mât.