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définitions

maudit (adj.)

1.qui risque le châtiment éternel de l'enfer " pauvres âmes damnées "

2.dont on peut se plaindre, désagréable (utilisé comme intensifieur).

3.qui mérite une malédiction ou a subi un malédiction (emploi souvent comme intensificateur)
" les villageois évitent la zone en croyant qu'elle est maudite "
" elle est maudite avec quatre filles "
" pas une maudite goutte d'eau "
" sa stupidité maudite "
" Je serai maudit si je peux voir votre raisonnement "

maudit (n.m.)

1.personne ou objet frappé de malédiction.

Le Littré (1880)

MAUDIT, ITE (part. passé de maudire)[mô-di, di-t']

1. Frappé de malédiction. Caïn maudit de Dieu.

Et le sang répandu de mille conjurés Rend mes jours plus maudits et non plus assurés (CORN. Cinna, IV, 3)

Le mérite et l'esprit ne sont plus à la mode ; Un poëte.... s'y voit [à Paris] maudit de Dieu (BOILEAU Sat. I)

Substantivement, un maudit, une maudite, celui, celle contre qui une malédiction a été prononcée.

Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel (SACI Bible, Évang. saint Math. 25, 41)

Je suis un fugitif, un profane, un maudit (C. DELAV. Paria, I, 1)

Par ses propres fureurs le maudit se dévoile ; Dans le démon vainqueur on voit l'ange proscrit (V. HUGO Od. I, 4)

2. Digne de malédiction, en parlant des choses.

Et l'ingrat a pu faire un acte si maudit (MAIRET Soliman, II, 4)

Dis-nous les compagnons de tes maudites trames (DU RYER Scévole, V, 4)

Maudite ambition, détestable manie (CORN. Cid, II, 3)

Ces maudites maximes [des casuistes] (PASC. Lett. à Mlle de Roannez, 6)

3. Dont on se plaint avec impatience ou colère.

Ce maudit tailleur me fait bien attendre pour un jour où j'ai tant d'affaires (MOL. Bourg. gent. II, 7)

Ô ciel ! que l'heure de manger Pour être mis dehors est une maudite heure ! (MOL. Amphitr. III, 7)

J'ai su faire des vers avant que de connaître Les chagrins attachés à ce maudit talent (DESHOUL. Poés. t. I, p. 42)

Une école maudite Me coûte, en un moment, douze trous tout de suite ; Que je suis un grand chien ! parbleu, je te saurai, Maudit jeu de trictrac, ou bien je ne pourrai (REGNARD le Joueur, I, 4)

J'ai été très fâché qu'on ait poussé trop loin la philosophie ; ce maudit livre du Système de la nature est un péché contre nature (VOLT. Lett. en vers et en prose, 170)

J'ai cruellement souffert de ma maudite vessie durant une assez grande partie du mois de novembre (D'ALEMB. Lett. au roi de Pr. 13 déc. 1782)

4. Très mauvais.

Le style de la Calprenède est maudit en mille endroits (SÉV. 67)

J'ai vu Ariane [tragédie de Th. Corneille] pour elle seule [la Champmeslé] ; cette comédie est fade, les comédiens sont maudits ; mais, quand la Champmeslé arrive, on entend un murmure ; tout le monde est ravi, et l'on pleure de son désespoir (SÉV. 1er avr. 1672)

5. Par imprécation.

Maudit soit le butor, le maladroit ! Que maudit soit l'amour, et les filles maudites Qui veulent en tâter, puis font les chattemites ! (MOL. Dép. amour. V, 4)

Martine : Que maudits soient l'heure et le jour où je m'avisai d'aller dire oui ! - Sganarelle : Que maudit soit le bec cornu de notaire qui me fit signer ma ruine ! (MOL. Méd. malgré lui, I, 1)

Maudit soit l'auteur dur, dont l'âpre et rude verve, Son cerveau tenaillant, rima malgré Minerve.... (BOILEAU Épigr. XIV)

proposition : lemmes