Le Littré (1880)
MAYEN [ma-iin]
1. Nom, dans le Valais, des maisons commodes et rustiques où les familles aisées ou riches de Sion ont l'habitude de passer la belle saison ; et aussi nom des montagnes où elles se trouvent, au midi de la ville. Il y a bien des années déjà que, passant à Sion..., il nous est arrivé d'entendre parler de familles établies aux mayens.... mais qu'est-ce donc que vos mayens ? disions-nous aux gens, TÖPFFER, Nouv. voyages en zigzag. Ces stations [intermédiaires entre les alpages et les hivernages] portent le nom de mayens ou mayenses ; ce sont les métairies de nos Alpes françaises, Reb. des montagnes, Comptes rendus, 1869-74, 7e fasc. p. 114.
2. Il s'est dit pour fête de tir fédéral, sans doute à cause que ces solennités se célébraient au mois de mai.
• Le premier grand tir commun, ou mayen, fut donné par la ville de Sursée, en 1452 (Journ. offic. 15 janv. 1875, p. 372, 2e col.)
• Le mayen de Zurich, en 1504, fut très brillant.... on voit encore pourtant de temps à autre des mayens pendant deux cents ans (ib. 3e col.)
ÉTYMOLOGIE
Le mois de mai, parce que mai donne leur parure aux montagnes, et qu'alors les familles y montent pour n'en plus redescendre qu'à l'approche des frimas, TÖPFFER, Nouv. voy. en zigzag. Bas-lat. maiensis, qui appartient au mois de mai.