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définitions

médecine (n.f.)

1.science qui a pour but la conservation et le rétablissement de la santé ; art de soigner.

2.profession du médecin. Art de la médecine.

médecine (n.)

1.substance utilisée pour traiter une maladie, une affection.

2.médicament.

Le Littré (1880)

MÉDECINE (s. f.)[mé-de-si-n']

1. Art qui a pour but la conservation de la santé et la guérison des maladies, et qui repose sur la science des maladies ou pathologie. Faire, pratiquer la médecine. La faculté de médecine. Étudiant en médecine. Docteur en médecine.

Comment ! Monsieur, vous êtes aussi impie en médecine (MOL. Fest. de Pier. III, 1)

Aussi ne fut-ce qu'à force d'habileté que M. Littre réussit dans cette profession ; encore ne réussit-il que parmi ceux qui se contentaient de l'art de la médecine dénué de celui du médecin (FONTENELLE Littre.)

Enfin il lui vint une fièvre maligne qu'il négligea dans les commencements, soit par l'habitude de souffrir, soit par la défiance qu'il avait de la médecine, à laquelle il préférait les ressources de la nature (FONTENELLE Chazelles.)

Un grand professeur en médecine et un grand médecin peuvent être deux hommes différents (FONTENELLE Boerhaave.)

Il n'appartient qu'à celui qui a pratiqué la médecine pendant longtemps d'écrire de la métaphysique (DIDER. Opin. des anc. philos. (Locke).)

J'aurai recours à la médecine le plus tard que faire se pourra ; je la regarde comme la soeur presque jumelle de la métaphysique, par son incertitude (D'ALEMB. Lett. au roi de Pr. 17 sept. 1764)

Médecine clinique, celle qui se pratique au lit du malade.

2. Système médical. La médecine galénique. La médecine des Arabes.

3. Médecine agissante, celle qui fait usage tout de suite des moyens qui tendent à guérir ; par opposition à médecine expectante, celle des médecins qui ont pour principe d'attendre les opérations successives de la nature avant de se décider.

4. Médecine mentale, celle qui s'occupe des maladies de l'esprit.

5. Médecine légale, l'ensemble des connaissances médicales appliquées aux questions de droit, quand il faut constater l'état de santé physique ou morale d'un individu, et reconnaître les traces médicales que tel ou tel crime a pu laisser.

Il y a aussi la médecine légale vétérinaire.

6. Médecine opératoire, l'étude, faite séparément, de tous les moyens de guérison autres que les médicaments internes et externes, c'est-à-dire par l'oeuvre de la main et par l'emploi des appareils.

7. Médecine vétérinaire, celle qui a pour objet la santé des animaux domestiques.

8. Médecine des gens du monde, médecine domestique, la pratique de la médecine par ceux qui, sans savoir rien en médecine, administrent des médicaments dans la maison ou aux pauvres à l'aide de livres et de formulaires.

La cherté de leurs drogues [des apothicaires] les a fait haïr dans les familles, où les médecins ont introduit une domestique et familière médecine, dont le peuple est fort soulagé (GUI PATIN Lett. t. II, p. 196)

9. Par extension, un remède en général.

Je vous prie, ma bonne, quoi qu'on dise, de faire de l'huile de scorpion, afin que nous trouvions en même temps les maux et les médecines (SÉV. 8 juill. 1672)

La saignée et la boisson font sa médecine universelle [celle du docteur Sangrado] (LESAGE Gil Blas, II, 5)

Médecine universelle, médicament auquel on attribue la vertu de guérir toute sorte de maladies. Ceux qui cherchaient la pierre philosophale cherchaient aussi la médecine universelle.

Il faut que cet homme-là ait la médecine universelle (MOL. Méd. malgré lui, I, 2)

Fig. Ce qui remédie à quelque mal.

Vos yeux peuvent eux seuls empêcher sa ruine, Et du mal qu'ils ont fait être la médecine (MOL. Éc. des f. II, 6)

10. Particulièrement, remède sous forme liquide ou solide qu'on prend pour se purger.

L'aversion qu'on a des médecines (DESC. Pass. 107)

Je m'en vais prendre demain une légère médecine (SÉV. 282)

Je pris une sotte bête de médecine (SÉV. 457)

Je vous vois user de votre autorité pour faire prendre médecine à votre fils.... vous êtes heureuse que votre enfant ne vous ait jamais vue avaler une médecine : votre exemple détruirait vos raisonnements (SÉV. 3 juill. 1675)

Et nous, pauvres Persans [Français], parce que nous sommes votre peuple, nous ne pouvons [à cause d'un cordon militaire autour de Genève] ni avoir à manger, ni recevoir nos lettres de Babylone [Paris], ni envoyer nos esclaves chercher une médecine chez les apothicaires de Scythopolis [Genève] (VOLT. Lett. duc de Choiseul, 9 janv. 1767)

Médecines blanches, potions purgatives dont l'émulsion d'amandes est l'excipient, et qui contiennent une résine purgative triturée avec la gomme arabique. Médecines noires, celles où entrent la casse et le séné qui leur donnent une couleur noire.

Médecine douce, médecine préparée de sorte qu'elle opère doucement.

Médecine en lavage, médecine étendue dans beaucoup d'eau.

Médecine de cheval, médecine que les vétérinaires donnent aux chevaux, et qui est plus forte que pour les hommes.

Ayant le district des pansements et des drogues [dans un haras], je vendais souvent aux hommes de bonnes médecines de cheval.... - Le comte : Qui tuaient les sujets du roi (BEAUMARCH. Barb. de Sév. I, 2)

Familièrement. Médecine de cheval, médecine comme pour un cheval, médecine trop forte.

Prendre médecine, se purger.

Le roi prit médecine ; l'après-dînée, il tint le conseil d'État qu'il aurait tenu le matin s'il ne se fût pas purgé ; M. le Dauphin et Monseigneur son frère, après avoir visité le roi à sa médecine, allèrent courre le sanglier (DANGEAU Journal, t. XIII, p. 471)

Cela sent la médecine, se dit des choses qui ont un goût de drogues.

Fig. Avaler la médecine, prendre son parti, se résigner à une chose malgré la peine qu'elle cause.

Un séjour trop court [en Bretagne] me serait inutile ; ce serait toujours à recommencer ; il faut avaler toute la médecine (SÉV. 27 déc. 1684)

On dit dans le même sens : médecine amère.

C'est une mauvaise délicatesse qui oblige ceux qui sont dans la nécessité de reprendre les autres, de choisir tant de détours et de tempéraments.... avec tout cela, cette médecine ne laisse pas d'être amère à l'amour-propre (PASC. Pensées, t. I, p. 253, éd. LAHURE.)

PROVERBES

L'argent comptant porte médecine, c'est-à-dire l'argent comptant est un excellent remède, un excellent secours.

Il ne faut pas prendre la médecine en plusieurs verres, c'est-à-dire il faut faire sur le champ et d'un seul coup une chose désagréable dont on ne peut se dispenser.

HISTORIQUE

XIIIe s.Il est cil qui sane toutes tes enfermetez par la medecine del suen saint pardon (Psautier, f. 122)Cil qui se sentent pesant pour le travail qu'il ont fait, li repos est leur medecine (ALEBRANT f° 8)Avec lui furent ses amis Qui li ont mecine donée, Par qoi sa force a recovrée (Ren. 7021)Car moult ont forces et mecines Fruit, fust, feuille, escorce et racines (la Rose, 13507)Lors le convient seingner ou prendre medecine (J. DE MEUNG Test. 171)

XVe s.Ils avoient, en leur ost et en leurs logis departis çà et là, grand faute de medecines et de medecins pour eux visiter (FROISS. II, III, 84)Un frere mineur maistre en medecine (FROISS. II, II, 112)

XVIe s.Quelques fois la fortune faict la medecine (MONT. I, 254)Contre la mort n'y a point de medecine (COTGRAVE)Contre peché est vertu medecine (COTGRAVE)Tard medecine est apprestée à maladie enracinée (COTGRAVE)Medecine fait honneur à urine [les médecins consultent les urines] (LEROUX DE LINCY Prov. t. I, p. 268)

ÉTYMOLOGIE

Provenç. medecina, medicina, et aussi metzina, mezina ; espagn. et ital. medicina ; du lat. medicina, de medicinus (voy. MÉDECIN). À côté de medecine, il y avait aussi mecine ; medcine formé par suppression de l'i bref (voy. medciné, à l'historique de médeciner), d'où mecine.

MÉDECINÉ, ÉE (part. passé de médeciner)[mé-de-si-né, née]

Médeciné à tort et à travers.