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définitions

mêlé (adj.)

1.qui est uni à autre chose pour former un mélange.

2.profondément impliqué, en particulier dans quelque chose de compliqué "mêlé au conflit" "elle ne se sentait pas mêlée à ses affaires"

3.composé d'un assortiment aléatoire de différentes sortes
"un arrangement de fleurs printanières assorties" "des tailles assorties" "un programme mixte de musique baroque et contemporaine " "un équipage hétéroclite" "des sciences diverses communément connues..."

Le Littré (1880)

MÊLÉ, ÉE (part. passé de mêler)[mê-lé, lée]

1. Uni avec. De l'eau mêlée avec du vin.

La nature m'enseigne par ces sentiments de douleur, de faim, de soif, que je ne suis pas seulement logé dans mon corps ainsi qu'un pilote en son navire, mais outre cela que je lui suis conjoint très étroitement et tellement confondu et mêlé que je compose comme un seul tout avec lui (DESC. Médit. VI, 12)

De même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l'Océan avec les rivières les plus inconnues (BOSSUET Duch. d'Orl.)

Un homme, dit Tertullien, qui a vu dans une tempête le ciel mêlé avec la terre (BOSSUET Sermons, Intégrité de la pénit. 3)

C'est ici un siècle de confusion, où toutes choses sont mêlées ; il y a un jour arrêté à la fin des siècles pour séparer les bons d'avec les mauvais (BOSSUET Sermons, Ambition, 1)

Sentez-vous le citron dont on a mis le jus Avec des jaunes d'oeuf mêlés dans du verjus ? (BOILEAU Sat. III)

Ce vert est mêlé d'une teinte de bleu plus ou moins forte sur la queue (BUFF. Ois. t. VI, p. 116)

Lettres mêlées de vers et de prose, lettres où il y a de la prose et des vers.

2. Où il y a du bon et du mauvais.

Vous trouverez.... les rondeaux de Benserade : ils sont fort mêlés ; avec un crible, il en demeurerait peu (SÉV. 21 oct. 1676)

Que je vois dans le monde de ces vies mêlées ! on fait profession de piété, et on aime encore les pompes du monde (BOSSUET Sermons, Intégrité de la pénit. 3)

S'il y a eu de mauvais exemples dans ces derniers temps, s'il y en a eu de mêlés (BOSSUET 5e avert. 20)

Je déplorai le sort de Thérèse et le mien de tenir à une famille si mêlée, et je l'exhortai plus que jamais de secouer un joug aussi dangereux (J. J. ROUSS. Confess. VIII)

Compagnie, société mêlée, compagnie, société, moitié bonne, moitié mauvaise.

La compagnie de Bourbon est fort mêlée (MAINTENON Lett. au duc de Noailles, t. V, p. 51, dans POUGENS.)

Le roi l'approuva [que la duchesse d'Orléans eût une cour], pourvu qu'elle y eût une compagnie honorable et point mêlée (SAINT-SIMON 168, 155)

Fig. Marchandise mêlée, voy.

MARCHANDISE

.

Marchand mêlé, voy.

MARCHAND

.

3. Mélangé, qui n'est pas pur.

À peine ai-je senti cette liqueur traîtresse, Que de ces vins mêlés j'ai reconnu l'adresse (BOILEAU Sat. III)

Il s'est dit absolument de celui dont la chevelure grisonne. On peut en voir en moi la taille en quelques traits, Chauve sur le devant, mêlé sur le derrière.

Le port majestueux et la démarche fière (CORN. Oedipe, IV, 4)

Sang mêlé, sang, personne issue d'un croisement entre blanc et nègre.

4. Répandu parmi, en parlant des personnes.

Les Parthes à la foule, aux Syriens mêlés Bénissent à l'envi le prince et Rodogune (CORN. Rodog. V, 2)

5. Embrouillé. Des écheveaux mêlés. Cheveux mêlés.

Cheval mêlé, cheval de tirage dont les extrémités se sont embarrassées dans les traits qui l'attachent à la voiture.

Fig. Il a les dents mêlées, se dit d'un homme ivre qui ne peut desserrer les dents et parler. D'autres disent dans le même sens : Il a la langue mêlée, parce que chez l'homme ivre la langue se mêle et ne peut articuler.

6. Embrouillé, en parlant d'affaires.

Trouvant un bien fort grand, mais fort mêlé d'affaires (LA FONT. Fabl. IV, 18)

7. Impliqué, qu'on fait intervenir. Mêlé dans une malheureuse affaire.

Mais où Dieu se trouve mêlé, jamais les comparaisons tirées des choses humaines ne sont qu'imparfaites (BOSSUET Hist. II, 6)

J'aurais autant aimé ne pas voir mes chers compatriotes mêlés dans cette plaisanterie (D'ALEMB. Lett. roi de Prusse, 9 oct. 1772)

Je me doutais bien que les valets étaient mêlés là-dedans (DIDEROT Père de famille, IV, 13)

8. Fig. Uni par une sorte de mélange, en parlant de choses intellectuelles, morales.

Je trouve toute cette relation fort jolie ; c'est un petit morceau de l'ancienne galanterie, mêlée avec la poésie et le bel esprit (SÉV. 4 janv. 1690)

La tendresse que j'ai pour vous, ma chère bonne, me semble mêlée avec mon sang, et confondue dans la moelle de mes os (SÉV. 8 nov. 1680)

Je suis toujours seule, ma chère enfant, et je ne m'en ennuie point ; j'ai de la santé, des livres à choisir, de l'ouvrage et du beau temps ; on va bien loin avec un peu de raison mêlée dans tout cela (SÉV. 23 oct. 1689)

Que la défiance, l'aigreur, l'aversion sont visibles et sont mêlées dans toutes les paroles (SÉV. 6 nov. 1680)

En sorte que je vis dans la confiance, mêlée pourtant de beaucoup de crainte (SÉV. 25 janv. 1690)

Je me levai, poursuit-elle, avec précipitation ; mes actions étaient mêlées d'une joie et d'une activité extraordinaire (BOSSUET Anne de Gonz.)

Les sectes infinies des anabaptistes sont sorties de cette source [le désir d'innover] ; et leurs opinions mêlées au calvinisme.... (BOSSUET Reine d'Anglet.)

Quel jour mêlé d'horreur vient effrayer mon âme ? (RAC. Esth. III, 4)

Je n'ai trouvé que pleurs mêlés d'emportements (RAC. Androm. II, 5)

Il ne me resta qu'un doux regret de ne la plus voir, mêlé du plaisir de l'avoir vue (MONTESQ. Temple de Gnide, ch. 4)

9. Varié.

Il [Pompone] souffre fort patiemment la longueur de mes conversations ; elles sont mêlées d'une manière qu'il ne me paraît pas qu'il en soit fatigué (SÉV. 18 déc. 1673)

proposition : lemmes