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définitions

meubler (v. trans.)

1.équiper de meubles.

2.(figuré)rompre un silence par une action ou des paroles.

Le Littré (1880)

MEUBLER (v. a.)[meu-blé]

1. Garnir de meubles. Meubler un appartement.

Il meuble un grand hôtel, il invite chez lui Les hommes à talent que l'on cite aujourd'hui (AL. DUVAL Manie des grand. I, 3)

Absolument. Cette étoffe meuble bien, elle fait bon effet employée en tenture, en garnitures de meubles.

Meubler une ferme, la garnir de ce qui est nécessaire pour la faire valoir. Meubler de bestiaux une ferme.

2. Fig. Orner, enrichir, emplir. Se meubler la mémoire de beaux morceaux de poésie.

Il [le duc de Bourgogne] me donna parole de lire le tout d'un bout à l'autre, de le lire pour s'en meubler la tête (SAINT-SIMON 310, 53)

Les honnêtes gens ne meublent pas volontiers leurs bibliothèques de ces honteuses rapsodies qui ne décrient pas moins le libraire qui les imprime que l'auteur qui les a faites (J. B. ROUSS. Lett. à Fritsch et Bohm Soleure, 13 août 1711)

Quelque personne honnête Des bons écrits ayant meublé sa tête (VOLT. Ép. 35)

Quiconque croirait connaître la nature en lisant Lucrèce, meublerait sa tête d'erreurs (VOLT. Phys. Singular. 15)

3. V. réfl. Se meubler, se faire des meubles, s'acheter des meubles.

Le poil de ces animaux, qui est fin et moelleux, et qui se renouvelle tous les ans par une mue complète, leur [aux habitants] sert à faire les étoffes dont ils se vêtent et se meublent (BUFFON Quadrup. t. V, p. 13)

HISTORIQUE

XVIe s.Ils vouloient estre vestus richement, meublez en leurs maisons de lits et de tapisseries somptueusement (AMYOT Philop. 14)Le soing et la despense de nos peres ne vise qu'à nous meubler la teste de science (MONT. I, 142)Le mediter est un puissant estude.... j'aime mieulx forger mon ame que la meubler (MONT. III, 276)Il faut premierement que l'esprit se meuble et se garnisse par l'ouye... (CHARRON Sagesse, I, 12)

ÉTYMOLOGIE

Meuble.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

MEUBLER. - HIST. Ajoutez : XIIIe s.Si n'avoit pas tot despendut [dépensé], à amasser avoit tendut, S'estoit riches hons et moblés, Bues et vaches et riches blés Avoit tant c'on n'en savoit conte (Li Dis de la vescie à prestre, dans Trouvères belges du XIIe au XIVe siècle, publ. par Scheler, Bruxelles, 1876, p. 204)