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définitions

meurtre (n.m.)

1.action de tuer volontairement un être humain ; acte, volontaire ou non, ayant entraîné la mort d'un être humain.

2.homicide illégal et prémédité d'un être humain par un être humain

Meurtre (n.)

1.(Cismef)Mort d'une personne causée par une autre, sans les circonstances aggravantes de l'assassinat ou du parricide et sans celles qui caractérisent l'infanticide.

Le Littré (1880)

MEURTRE (s. m.)[meur-tr']

1. Homicide commis avec violence. Commettre un meurtre. Accusé de meurtre.

Vous ne feriez peut-être pas un meurtre (FLÉCH. Serm. I, 114)

L'éloquence de la chaire n'est pas propre au récit des combats et des batailles.... et je ne viens pas vous donner des idées de meurtre et de carnage devant ces autels (FLÉCH. Duc de Mont.)

J'entends crier partout : au meurtre ! on m'assassine ! (BOILEAU Sat. VI)

Songez, sans me flatter du sort de Soliman, Au meurtre tout récent du malheureux Osman (RAC. Bajaz. II, 1)

Fig. et familièrement. Crier au meurtre, se plaindre hautement de quelque injustice, de quelque dommage qu'on prétend avoir reçu.

Le bon Jean crie au meurtre (RÉGNIER Sat. X.)

Fig. et familièrement. Faire des meurtres, tourmenter de ses railleries.

Elle le savait bien, et ne se corrigea pas pour cela du plaisir de faire des meurtres (SÉV. 284)

Fig. Il s'en défend comme d'un meurtre, il désavoue hautement et avec chaleur telle action, telle parole qu'on lui attribue.

Il s'en défend comme d'un meurtre, mais ses actions le trahissent (SÉV. 121)

Fig. familièrement. C'est un meurtre, se dit d'une chose regrettable, d'une mutilation faite à quelque chose de précieux.

C'est un meurtre, que vous soyez la femme d'un fat comme lui (HAUTEROCHE Cocher, sc. 15)

Ce serait un meurtre de laisser vieillir dans la servitude un homme né pour faire du bruit dans le monde par son génie (LESAGE Estev. Gonz. ch. VII)

Tu crois que ta fête sera bien ? - Charmante ; c'eût été un meurtre d'y renoncer (PICARD Duhautcours, I, 10)

Quel meurtre ! même signification.

Ah ! quel meurtre bon Dieu, ç'aurait été pour vous, Si pour votre malheur il vous eût épousée ! (QUIN. Mère coq. V, 5)

2. Fig. Très grand mal fait à autrui et comparé à un meurtre.

Il paraît que l'usure, même celle qu'on appelle légitime dans le droit romain, est condamnée par saint Augustin, qui l'appelle, dans le même lieu, le meurtre des pauvres (BOSSUET Usure, 3)

HISTORIQUE

XIe s.Qui Freceis [Français] occiset, et les homes ne l'amenent à la justice, sin [si en, ainsi en] rendrunt le murtre quarant sept mars (Lois de Guill. 26)

XIIIe s.Murdres ne puet longuement estre celés (VILLEH. XCVIII)Quant pour faire tel meurtre [nous] venimes ceste part [ici] (Berte, XXII)Murdres, si est quant aucuns tue ou fait tuer autrui en agait apensé [guet-apens], puis soleil couquant [couchant] dusqu'à soleil levant (BEAUMANOIR XXX, 3)

XVe s.Celle nuit en y ot [à Bruges par les Gantois] des occis plus de douze cents.... et faits plusieurs autres murdres, larcins et maufaits (FROISS. II, II, 158)

XVIe s.Le meurtre y fut tel d'une part et d'autre, qu'il ne resta dans la place que quatre-vingts hommes (D'AUB. Hist. I, 241)Soubs couleur de quelque meurtre [assassinat], il lui fait trencher la teste (MONT. I, 38)

ÉTYMOLOGIE

Wallon, moûd, moût' ; picard, murtre ; bourguig. meutre ; du germanique : angl. murder ; allem. mord ; goth. maurthr ; il se rattache au radical sanscrit mar, tuer.