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définitions

miette (n.f.)

1.petite parcelle de pain ou de biscuit qui tombe quand on le coupe ou le rompt.

2.(figuré)petit fragment de quelque chose.

Le Littré (1880)

MIETTE (s. f.)[miè-t']

1. Petite partie qui tombe du pain quand on le mange ou qu'on le coupe.

Il est vrai, Seigneur, mais les petits chiens mangent au moins sous la table des miettes du pain des enfants (SACI Bible, Évang. St Marc, VII, 28)

Quelques misérables aumônes, faibles et inutiles secours d'une extrême nécessité, que nous répandons d'une main avare, comme une goutte d'eau sur un brasier, ou une miette de pain dans la faim extrême (BOSSUET 2e sermon, Pentecôte, 2)

Et comme l'oiseau sans asile, Tu vas glanant de ville en ville Les miettes du pain étranger (LAMART. à Mme Desbordes-Valmore.)

Fig.

Vous disiez qu'elle [Pauline, la fille de Mme de Grignan] avait un esprit qui dérobait tout.... elle a entendu M. de Vendôme.... et se saisit ainsi de toutes les miettes qui tombent, dont elle vous surprend dans les occasions (SÉV. mars 1690)

Mettre en miettes, briser, mettre en pièces.

Tout concourait dans M. le duc d'Orléans à ce qu'il fût ravi de se voir enfin en état de briser un colosse [les bâtards] sous lequel il avait été si près d'être écrasé, et de pouvoir le mettre en miettes (SAINT-SIMON 450, 56)

À propos de folies, on m'a mandé que la moitié de Paris croyait fermement que, ouï le rapport de M. de Lalande, une comète passerait aujourd'hui, 20 de mai, au bord de notre globule, et le mettrait en miettes (VOLT. Lett. d'Alemb. 20 mai 1773)

2. Un très petit morceau de quelque chose à manger. Vous ne lui en avez donné qu'une miette.

La cigogne au long bec n'en put attraper miette [du brouet servi par le renard] (LA FONT. Fabl. I, 18)

Nul ne court à leur aide [des pauvres] ; hélas ! ils ne vous demandent que le superflu, quelques miettes de votre table, quelques restes de votre grande chère (BOSSUET Sermons, Impénit. fin. 3)

Fig.

Ce monde-ci est une grande table où les gens d'esprit font bonne chère ; les miettes sont pour les sots, et, certainement, vous êtes homme d'esprit (VOLT. Lett. au P. Menou, jésuite, 11 juill. 1760)

M'est-il tombé des miettes de fortune, Tout bas je dis : ce pain ne m'est pas dû (BÉRANG. à mes amis ministres.)

HISTORIQUE

XIVe s.Le deable fait six commandemens à l'avaricieux.... le quint [le cinquième] qu'il ne fasse miectes ne relief (Ménagier, I, 3)

XVIe s.La miete de deux pains blancs destrempée en vin blanc (O. DE SERRES 947)La miette qui est dedans le pain est meilleure et a plus grand et leger nourrissement que la crouste de dessus (les Triomphes de la noble dame, f° 115, dans LACURNE)

ÉTYMOLOGIE

Diminutif de mie 1 et 2 ; Berry, mijette, mie de pain et miette ; wallon, milète, miète, miette et mie ; basse Normandie, un miot, une miette, et dit aussi pour mie négatif.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

MIETTE. - HIST. Ajoutez : XIIIe s.Tuit me despisent mandiant, ne ne saolent de lor miates lou famillant [celui qui a faim] (Arch. des miss. scient. 3e série, t. I, p. 277 (texte d'Épinal))