définitions
achevé (adj.)
1.terminé.
2.(populaire)atteint d'une douleur vive et profonde.
3.(littéraire)parfait en son genre.
Le Littré (1880)
ACHEVÉ, ÉE [a-che-vé, vée]
1. Part. passé. Mené à terme. La moisson achevée. Les travaux achevés sont agréables.
• Le péché n'est pas achevé, si la raison ne consent (PASC. édit. Cousin.)
• Chacun reste interdit, l'oeil et le bras levé ; Le coup demeure en l'air et n'est point achevé (ROTROU Antig. I, 2)
• Ma honte est confirmée et son crime achevé (RAC. Andr. IV, 3)
2. Adj. Accompli en bien ou en mal. Orateur achevé. Épicurien achevé. Scélérat achevé.
• La France le vit alors accompli par ces derniers traits, et avec ce je ne sais quoi d'achevé que les malheurs ajoutent aux grandes vertus (BOSSUET Louis de Bourbon.)
• C'était une pièce achevée (SÉV. 422)
• Voilà le principe le plus achevé de toute votre morale (PASC. Prov. 9)
• Dans le dessein que vous avez d'avoir un portrait achevé de la personne que vous aimez (MOL. Sic. 2)
• Jamais on n'a vu tyran plus achevé (CORN. Perth. IV, 2)
• Ces francs pécheurs, pleins et achevés (PASC. Prov. 4)
• C'est une pièce achevée dans le style de Diafoirus (P. L. COUR. I, 80)
3. Fou.
• Elles sont achevées (MOL. Préc. 5)
• Le petit voyage qu'elle a fait l'a ramenée plus achevée qu'elle n'était (MOL. Comtesse, 1)
4. Réduit à l'extrémité, excédé. Achevé par tant de malheurs. Achevé par les importunités et le bavardage.
REMARQUE
Des grammairiens ont dit que achevé, en parlant des personnes, se prend toujours en mauvaise part ; et qu'en parlant des choses il se prend toujours en bonne part. Cette distinction n'est pas confirmée par l'usage des auteurs : un orateur achevé est un excellent orateur.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
ACHEVÉ. Ajoutez :
5. Achevé d'imprimer, dont l'impression est terminée.
• Vous aurez le grand Roman des chevaliers de la gloire, mais qu'il [pourvu qu'il] soit achevé d'imprimer (MALH. Lexique, éd. L. LALANNE.)
• Je n'aurais pu faire arriver cette addition en Hollande avant que le livre y fût achevé d'imprimer (J. J. ROUSS. Lett. à Vernet, 29 nov. 1760)